Le chef du gouvernement, Aziz Akhannouch, a indiqué que la réussite du projet de la protection sociale nécessite la contribution de tous les acteurs à cet ambitieux programme royal. Le quotidien Assabah rapporte, dans son édition du mercredi 15 juin, qu’Akhannouch, qui intervenait lundi dernier devant la chambre des représentants, a souligné que le gouvernement a élaboré un plan de réforme du secteur de la santé qu’il réalisera pendant l’actuelle mandature. Ainsi, la généralisation de la protection sociale assurera, d’une manière obligatoire et solidaire, la couverture médicale à 11 millions de citoyens.
Quant aux infrastructures, poursuit-il, le gouvernement cherche à doter chacune des 12 régions du Maroc d’un CHU tout en créant des pôles de santé constitués d’hôpitaux régionaux et provinciaux ainsi que de centres hospitaliers de proximité. Abordant la problématique des ressources humaines dans le secteur de la santé, le chef du gouvernement a reconnu «la faiblesse des rémunérations des médecins au Maroc. Une situation qui a poussé plus de 14.000 praticiens spécialistes à immigrer en Europe, au Canada et aux États-Unis où ils perçoivent plus de 5 à 6 fois le salaire qu’ils touchaient dans leur pays». «Nous discutons de ce sujet et nous allons motiver les médecins et les infirmiers afin que le Maroc puisse conserver sa compétitivité dans ce domaine», assure Akhannouch.
Le quotidien Al Ahdath Al Maghribia qui traite le même sujet s’est focalisé sur la problématique des services d’urgence que le chef du gouvernement a longuement évoquée. «Les services d’urgence dans les différents hôpitaux publics ressemblent à des déserts médicaux qui sont dépourvus des conditions d’accueil les plus élémentaires. Ils sont incapables d’accomplir leur mission face à l’encombrement que connait le système de santé», note Akhannouch en précisant qu’on ne compte plus au Maroc que 20 médecins spécialistes exerçant dans les services d’urgence. «Une grave carence», ajoute-t-il, qui s’est amplifiée pendant la pandémie de Coronavirus qui a montré que l’on ne peut affronter de telles crises sans la médecine d’urgence. D’autant plus que «la formation dans la médecine d’urgence n’est pas généralisée à toutes les facultés du Maroc. Cette spécialité est enseignée dans les seules villes de Rabat, Casablanca et Marrakech», conclut le chef du gouvernement.