Au Parlement, des députés de partis de l’opposition et de la majorité ont appelé, à la séance des question orales hier, lundi 24 juin, le ministre de l’Agriculture et de la pêche maritime à présenter sa démission, après la gestion qu’ils ont qualifiée de «désastreuse» des prix des moutons vendus pour être sacrifiés pour Aïd Al-Adha.
Les députés ont reproché au ministre de n’avoir pas su prévoir l’intense spéculation qui a été imposée par les intermédiaires (dits «Chennaka»), qui ont été à l’origine des prix exorbitants pratiqués, jamais égalés dans de pareilles circonstances, relaie Assabah de ce mercredi 26 juin.
Cette flambée des prix a privé des centaines de milliers de Marocains de leur achat d’un mouton, malgré l’importation pour l’équivalent de 230 millions de dirhams d’ovins, un montant qui a profité aux seuls spéculateurs.
Aicha El Karji, députée de l’Union socialiste des forces populaires (USFP, opposition) et Loubna Sghiri, députée du Parti du progrès et du socialisme (PPS, opposition) ont vivement critiqué Mohammed Sadiki, à cause de la mainmise opérée sur les marchés marocains par les «commerçants des crises», qui ont accumulé les gains, ont-elles dénoncé, aux dépens de millions de Marocains.
Devant cet «échec cuisant» de la gestion des prix des moutons, la députée de l’USFP a non seulement appelé le ministre à démissionner, mais aussi à l’ouverture d’une enquête afin de déterminer les auteurs de cette situation.
La députée du PPS a accusé le ministre de l’Agriculture d’être à l’origine «des larmes des familles marocaines» qui ont estimé être des laissées-pour-compte, n’ayant pu acheter un mouton pour célébrer cette fête religieuse.
Des parlementaires de partis de la majorité ont aussi critiqué «l’absence de mesures proactives» dans l’acquisition du cheptel importé, et ont indiqué, en sus, que les plus grands bénéficiaires de ce désordre demeurent les commerçants et les éleveurs de pays européens qui ont, à leur tour, doublé leurs prix.
Prenant la parole, le ministre de l’Agriculture a récusé les accusations formulées par les députés et a expliqué que c’était la succession d’années de sécheresse qui est à l’origine de la baisse des effectifs du cheptel.
Mohammed Sadiki a expliqué son département avait fait tout son possible pour remédier à cette situation, en soutenant les agriculteurs, en subventionnant les aliments pour le bétail, et en exonérant les importateurs des impôts et des droits de douane dont ils auraient dû s’acquitter.