Nommé par le roi en février 2003 à la tête de l’Agence de développement du Sud, créée à cette époque, Ahmed Hajji vient d’être écarté par le chef de gouvernement. Abdelilah Benkirane a en effet signé un décret la semaine dernière qui écarte le directeur de cette agence et lancé les candidatures pour son remplacement. «Le Chef de gouvernement a sauté sur l’occasion de la gestion catastrophique des inondations dans le sud pour lui régler son compte, sachant que la torchon brûle entre les deux hommes depuis des mois déjà», nous confie une source proche du dossier.
En effet depuis l’annonce, l’été dernier, du transfert des sièges des agences de développement dans leurs régions respectives, le personnel de l’Agence du sud a été le plus virulent. Ils ont même rejoint une centrale syndicale pour encadrer leur protestation visant à faire revenir le gouvernement sur sa décision. Pourtant la décision du chef du gouvernement repose sur une logique qui tient la route. Après une longue période où ces agences (Nord, Sud et Oriental) étaient basées dans la capitale pour mieux coordonner avec l’administration centrale, le temps était venu de décentraliser en les installant dans leurs régions respectives et ce, comme prélude du chantier de régionalisation avancée qui se prépare. Ahmed Hajji n’aurait jamais accepté cette décision et a continué de faire de la résistance au point de lasser le chef du gouvernement, qui a toute la latitude sur les nominations à la tête de ces agences.