Selon des sources gouvernementales concordantes, une crise latente oppose Abdellatif Ouahbi et Naima Ibn Yahya quant à la tutelle administrative et technique de la toute nouvelle Agence nationale pour la protection de l’enfance. Créée récemment lors d’un conseil de gouvernement, cette structure devient l’objet d’une rivalité inattendue entre deux ministères aux visions divergentes. Le ministre de la Justice, Abdellatif Ouahbi, semble avoir marqué un premier point en présentant lui-même le projet lors d’une réunion gouvernementale, rapporte Al Akhbar dans son édition des 26 et 27 juillet.
Cette initiative pourrait être interprétée comme une volonté d’ancrer l’Agence sous l’égide de son département, d’autant que ses missions incluent des procédures juridiques étroitement liées aux parquets et aux magistrats. Cependant, cette perspective est vivement contestée par Naima Ibn Yahya, dont le ministère de la Solidarité, de l’Insertion sociale et de la Famille incarne traditionnellement la compétence en matière de protection de l’enfance. La ministre aurait exprimé, lors de réunions informelles, son désaccord avec cette orientation, arguant que son administration dispose de l’expertise et des ressources nécessaires pour piloter ce dossier.
Elle souligne notamment que son ministère supervise déjà des établissements d’accueil et de protection, faisant de l’Agence un prolongement logique de ses attributions. Au-delà d’un simple différend administratif, cette confrontation reflète des luttes d’influence plus larges au sein du gouvernement, où s’entremêlent agendas politiques et affiliations partisanes. Naima Ibn Yahya, issue du parti de l’Istiqlal, et Abdellatif Ouahbi, représentant le PAM, incarnent deux sensibilités distinctes, ce qui complexifie la recherche d’un consensus, relaie Al Akhbar.
Dans ce contexte, le secrétariat général du gouvernement (SGG) tarde à publier le décret d’application déterminant la tutelle de l’Agence, faute d’accord entre les deux parties. Ainsi, ce qui pourrait paraître comme une simple querelle de compétences cache en réalité des enjeux bien plus profonds, où se jouent à la fois l’efficacité des politiques publiques et l’équilibre des forces au sein de l’Exécutif.








