Agence de développement social: une nomination qui ne passe pas

Aawatif Hayar, ministre de la Solidarité, de l’Insertion sociale et de la Famille.

Aawatif Hayar, ministre de la Solidarité, de l’Insertion sociale et de la Famille. . DR

Revue de presseKiosque360. Une polémique a empêché, il y a quelques mois, la ministre de nommer un nouveau directeur, à la tête de l’ADS. Pour éviter la vacance du poste, elle vient de nommer une directrice par intérim. Nouvelle polémique en vue. Cet article est une revue de presse tirée du quotidien Al Ahdath Al Maghribia.

Le 09/11/2022 à 21h06

Une nouvelle directrice vient d’être nommée à la tête de l’Agence du développement social (ADS). Pour le moment, Fatima Hmamou, nommée par le ministre de la Solidarité de l’insertion sociale et de la famille, n’est que directrice par intérim. Ce faisant, la ministre Awatif Hayar tente de régulariser une situation qui ne l’est plus depuis le départ de l’ancien directeur, Abdessamad Amrani.

Sauf que, d’après le quotidien Al Ahdath Al Maghribia qui rapporte l’information dans son numéro du jeudi 10 novembre, la nomination de cette istiqlalienne à la tête de l’ADS ne passe pas. Elle suscite même une polémique, non pas parce que la nouvelle intérimaire est du même parti que la ministre, mais parce que Fatima Hmamou, ancienne coordinatrice régionale de l’ADS à Rabat-Salé-Kénitra, vient de quitter le poste dans des conditions très contestées.

L’ancienne coordinatrice a en fait été relevée de son poste il y a un peu plus d’une année, c’était le 18 octobre 2021, mais elle n’a jamais voulu le quitter. Elle a refusé de procéder à la passation des pouvoirs avec son successeur et s’est accrochée à son poste jusqu’à sa récente nomination en tant que directrice par intérim de l’Agence.

D’après le quotidien, «juste après son éviction, il y a un peu plus d’un an, on pensait que si elle refusait de quitter son poste c’était parce qu’elle comptait sur des interventions au sein de son parti auprès de la ministre pour qu’elle puisse le garder».

Évidemment, ce sont les représentants syndicaux du personnel de l’ADS qui ont réagi les premiers à cette nouvelle nomination dénonçant «un acte illégal, et surtout le manque sérieux du gouvernement malgré ses slogans par lesquels il prône la bonne gouvernance, la transparence dans la gestion des ressources humaines et la corrélation entre responsabilité et reddition des comptes».

Selon les mêmes syndicalistes cités par le quotidien, cette «promotion ne répond pas aux normes». «La nouvelle directrice par intérim aurait passé 15 ans dans un poste de responsabilité sans jamais avoir obéi aux procédures administratives d’usage relatives à la mobilité des fonctionnaires de l’administration et des établissements publics». Cela d’autant que, poursuit le quotidien citant les mêmes sources, sa période de gestion de l’antenne régionale de l’ADS a été caractérisée par «un rendement plutôt médiocre, ce que confirment d’ailleurs les chiffres et les rapports annuels de l’Agence».

Cela dit, rappelle le quotidien, le ministère avait lancé dernièrement d’un appel à candidature pour le poste de directeur de l’ADS. La procédure a été déclarée infructueuse. Il était difficile, a-t-on avancé comme argument, de faire le choix entre tous les profils qui se sont présentés, «cela d’autant que les conditions dans lesquelles toute cette opération a été menée n’étaient pas conformes», rapporte le journal. Huit candidats qui répondent pourtant aux critères requis ont été recalés, précise le quotidien. Face à la polémique qui s’en est suivie, la ministre a fini par renoncer à la nomination du candidat retenu. 

Par Amyne Asmlal
Le 09/11/2022 à 21h06