AG d’Interpol à Marrakech. Lutte commune contre la criminalité au 21ème siècle: la formule de Abdellatif Hammouchi

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Le directeur général de la Sûreté nationale et de la Surveillance du territoire, Abdellatif Hammouchi. (A.Gadrouz/Le360)

Le 24/11/2025 à 11h55

VidéoLa 93ème Assemblée générale d’Interpol s’est ouverte, ce lundi 24 novembre à Marrakech, par une intervention particulièrement attendue de Abdellatif Hammouchi. Le directeur général de la Sûreté nationale et de la Surveillance du territoire a prononcé un discours devant plus de 800 délégués de 179 pays membres, dont 82 chefs de police et 25 ministres et vice-ministres. Verbatim.

Dès les premières minutes de la séance inaugurale, le ton a été donné. Abdellatif Hammouchi a pris la parole devant une salle comble pour rappeler l’importance du moment et la portée des décisions qui seront discutées durant cette 93ème Assemblée générale d’Interpol.

Le patron du pôle DGSN-DGST a souligné que les États ne peuvent plus se permettre d’agir isolément face à des réseaux criminels qui se déplacent d’un continent à l’autre et utilisent des outils technologiques de plus en plus sophistiqués. Les délégations, attentives, ont suivi une intervention qui a posé les bases des débats de la semaine.

Le directeur général de la Sûreté nationale et de la Surveillance du territoire a d’abord rappelé le sens du choix d’Interpol de tenir son AG au Maroc. Il a expliqué que «l’accueil de cette Assemblée générale par le Royaume découle de son engagement ferme et constant à renforcer la sécurité multilatérale et de son implication sérieuse dans la consolidation du front international face aux risques que représente la criminalité transnationale organisée».

Il a ajouté que cette orientation repose sur les hautes instructions du roi Mohammed VI, puisque le Souverain considère la sécurité comme «une responsabilité partagée, qu’il n’est possible de préserver qu’à travers la consolidation de la coopération institutionnelle, l’établissement de partenariats communautaires d’une part, et le renforcement de la coopération et de la solidarité internationales d’autre part».

Abdellatif Hammouchi a expliqué que «les services de la Sûreté nationale au Maroc se sont engagés dans l’élaboration d’une stratégie sécuritaire intégrée où la préservation de la sécurité ne se dissocie pas du respect des droits de l’Homme, et où l’action policière ne s’oppose pas à la communication sécuritaire. Cette stratégie a permis de rehausser la mission policière, le service de la Nation et du citoyen et de garantir la sécurité et la sûreté publiques».

Et parce que les défis sécuritaires dépassent désormais les frontières nationales, en raison de l’expansion des infrastructures numériques criminelles, de l’interconnexion des réseaux illicites et de l’émergence de formes nouvelles et transfrontalières de criminalité, «il est devenu nécessaire de créer une architecture sécuritaire commune, indivisible, à laquelle contribuent les services de sécurité et les autorités nationales, en coopération étroite avec Interpol et l’ensemble des organisations régionales pertinentes».

Pourquoi il est devenu nécessaire de créer une architecture sécuritaire indivisible

Face à ces menaces transnationales, le patron du pôle DGSN-DGST a appelé à la création d’un cadre commun de sécurité. Il a expliqué que la sécurité collective exige la création d’une architecture commune, indivisible, construite en étroite coopération avec Interpol et les organisations régionales.

Il a ajouté que les citoyens des différents pays attendent des forces de police un niveau d’efficacité toujours plus élevé et que cette exigence ne peut être satisfaite sans une intensification des mécanismes d’entraide entre États.

«La réalisation de notre sécurité collective exige en effet le développement de nos institutions sécuritaires nationales et la mise en place de mécanismes efficaces répondant aux attentes croissantes des citoyens envers le service policier mondial. Elle requiert également l’amélioration des mécanismes de coopération internationale et l’intensification de l’assistance mutuelle entre les États», a résumé le directeur général de la Sûreté nationale et de la Surveillance du territoire.

Si la criminalité organisée et l’extrémisme violent ne reconnaissent aucune frontière ni limite géographique, la sécurité, quant à elle, nécessite des prolongements régionaux et internationaux capables de contrer efficacement les ramifications transnationales du crime et du terrorisme, a alerté Abdellatif Hammouchi.

Face à ces menaces transnationales, le patron du pôle DGSN-DGST a appelé à la création d’un cadre commun de sécurité. Il a expliqué que «nous ne pouvons atteindre cette sécurité collective souhaitée sans partenariats sécuritaires solides, sans coopération équitable entre les États et sans mécanismes rapides, sûrs et efficaces d’échange d’informations et de réalisation d’opérations conjointes dans plusieurs pays et sur plusieurs continents».

Le directeur général a, en outre, salué le rôle d’Interpol en affirmant que l’organisation «joue un rôle déterminant dans la facilitation de la coopération sécuritaire internationale, dans le renforcement des mécanismes de police multilatérale et dans l’établissement de liens étroits entre les services chargés de l’application de la loi dans les différents États membres».

«Si nous aspirons tous à un avenir plus sûr, où la sécurité constitue un pilier fondamental du développement et une base essentielle de la prospérité et de la stabilité, alors la voie vers cet objectif doit nécessairement passer par les travaux de notre Assemblée générale qui se tient aujourd’hui dans la ville ocre, Marrakech», a-t-il poursuivi.

La cybercriminalité comme enjeu majeur

«Il est réconfortant que cette Assemblée générale aborde les nouveaux défis sécuritaires et les risques mondiaux émergents. Le lancement de nouvelles capacités policières mondiales de pointe, le renforcement de la coopération régionale, l’encouragement des États à adhérer à la Convention des Nations unies sur la lutte contre la cybercriminalité, constituent tous des axes urgents qui favorisent une plus grande convergence internationale face à la cybercriminalité, devenue l’une des menaces les plus agressives visant les États et leur stabilité», a-t-il indiqué.

De même, l’inscription d’un point essentiel portant sur le rôle des femmes dans la police, en vue d’en tirer des enseignements pour un leadership capable d’opérer un changement efficace dans le système policier, est une initiative remarquable qui consacre l’approche genre dans le domaine sécuritaire, notamment à la lumière des réussites majeures réalisées par les policières dans les situations les plus complexes et dangereuses, a fait remarquer Abdellatif Hammouchi.

En conclusion de son intervention, la patron du pôle DGSN-DGST a affirmé que «le Maroc est confiant dans le succès de cette Assemblée générale».

Abdellatif Hammouchi a assuré que le Royaume «reste déterminé à renforcer son action commune avec Interpol et l’ensemble des partenaires internationaux», ajoutant que la sécurité est «un acquis collectif auquel chacun doit contribuer».

Par Hajar Kharroubi et Adil Gadrouz
Le 24/11/2025 à 11h55