Malgré les tentatives d’ouverture initiées par le Maroc aussi bien sur le plan diplomatique qu’économique, les relations entre Pretoria et Rabat sont restées figées dans le passé. Non seulement l’Afrique du Sud maintient son soutien au Polisario mais, ces derniers temps, elle a littéralement choisi l’escalade. En atteste justement l’accueil officiel réservé au chef de la milice du Polisario, qui a initié une visite dans ce pays mardi, relève le quotidien Al Ahdath Al Maghribia dans son édition du jeudi 20 octobre.
Ce faisant, l’Afrique du Sud vient de réduire à néant tous les acquis, accumulés sur des années, dans les relations avec le Royaume. C’est ouvertement et sans plus s’en cacher que Pretoria manifeste aujourd’hui toute la haine qu’elle voue au Maroc, écrit le quotidien. Dans une déclaration retransmise par la télévision nationale, à l’occasion de la visite de chef des séparatistes, le Président Ramaphosa s’est violemment attaqué au Maroc. Le président sud-africain a tenu à envoyer un message selon lequel son pays soutenait depuis des années et continuera à soutenir fermement la milice armée du Polisario.
En réaction à cette inimitié, des voix se sont levées un peu partout au Maroc pour appeler au boycott économique et commercial de l’Afrique du Sud. Citée par le quotidien, une personnalité publique, du monde des médias, a appelé, de son côté, à un traitement similaire à celui réservé par notre pays à des pays comme l’Allemagne, l’Espagne, avant que les deux pays ne changent leur position, ou encore la France et la Tunisie.
Cela étant, d’après des observateurs également cités par le quotidien, ce regain d’hostilité envers le Maroc ne peut être expliqué que par la place que commence à occuper progressivement notre pays sur le plan économique à l’échelle africaine. En clair, Pretoria ne voit aucunement d’un bon œil cette expansion du Maroc en Afrique. Elle essaie ainsi d’affaiblir le Royaume et de stopper net son élan.
Toujours en citant les mêmes observateurs, le quotidien estime que la nouvelle stratégie adoptée par le Maroc depuis quelques années a commencé à donner ses fruits et faire des mécontents, surtout parmi ses adversaires. En abordant ses nouveaux partenaires africains, le Maroc s’est concentré sur le volet économique de sa coopération avec ces pays, laissant de côté l’aspect politique, et plus particulièrement leur position sur la question du Sahara.
Avec le temps et à mesure que les liens économiques se resserrent, ces partenaires finissent toujours soit par geler leur reconnaissance de la république fantoche proclamée par le Polisario, ou encore par soutenir le plan d’autonomie.
Pour illustrer cette stratégie gagnant-gagnant adoptée par le Maroc, le quotidien cite le cas de l’Éthiopie, du Nigeria, de l’Angola et du Rwanda, entre autres pays qui se sont soustraits progressivement à l’influence de l’axe Alger-Pretoria.