C’est incontestablement le feuilleton de cet été. Plus un jour ne passe sans que de nouvelles révélations sur l’affaire Laftit ne soient faites. Al Massae rapporte, dans son édition du jeudi 28 juillet, l'existence de nouveaux documents prouvant que des responsables de différentes parties ont profité des mêmes avantages que Laftit.
Membres du gouvernement, patrons d’organismes publics, patrons d’entreprises publiques ou semi-publiques, politiciens, hauts gradés des forces armées royales…Tous ont déjà profité de terrains dans la même zone huppée de Rabat et au même prix que celui payé par Laftit.
Le journal souligne que les réactions des différents partis politiques varient, entre ceux qui ont demandé l’accès équitable entre les différentes composantes de la société aux avantages sur les biens de l’Etat, ceux qui appellent à une explication du gouvernement devant le Parlement et ceux qui considèrent que le chef de gouvernement doit tout bonnement annuler le décret accordant des avantages aux «serviteurs de l’Etat».
Al Massae a par ailleurs donné la parole à Abdelaziz Aftati, membre du Bureau politique du PJD ayant fait l’objet d’une suspension de ses responsabilités. Celui-ci a alors déclaré que ce droit à du foncier de l’Etat à des prix préférentiels est en contradiction avec les dispositions de la Constitution marocaine et des lois en vigueur. Il a par ailleurs annoncé que son parti préparait une proposition de loi pour définir précisément le statut de «serviteur de l’Etat», un terme qui, selon lui, à plus une connotation religieuse.
Il est à noter que plusieurs autres quotidiens arabophones de la place sont également revenus sur le sujet. C’est le cas par exemple d’Al Akhbar. Dans ce journal, on peut retrouver la version intégrale du décret du premier ministre dont l’application a permis à 68 personnes de bénéficier de terrains à des prix préférentiels en profitant de leurs statuts de hauts responsables de l’Etat. Le quotidien, qui n’a jamais eu le PJD en odeur de sainteté, rapporte que le parti tend vers une instrumentalisation politique de cette affaire sans pour autant accepter d’ouvrir un débat de fond constructif sur le décret en question.
Pour sa part, Akhbar Al Yaoum a préféré traiter de la réaction populaire face à ce «scandale», soulignant que des voix s’élèvent pour solliciter, tout d’abord, des explications de la part des ministres de l’Intérieur et des Finances avant leur démission. Le journal souligne aussi que le communiqué publié conjointement par les deux ministres a suscité l’ire des dirigeants du parti du PJD qui dénonce l’instrumentalisation qui en a été faite pour critiquer le parti du chef de gouvernement à qui certains reprochent de ne pas être intervenu pour amender le décret par où tout a commencé.