Le ministère des Affaires étrangères a décidé de rappeler, à Rabat, deux fonctionnaires de l’ambassade du Maroc en Colombie. Le département de Nasser Bourita a également décidé de suspendre les deux fonctionnaires et de les déférer devant un conseil de discipline.
Le quotidien Al Akhbar qui revient sur cette affaire dans son édition du week-end des 20 et 21 août, rappelle que les deux mis en cause sont impliqués dans un scandale sexuel. Ils ont passé une nuit avec des professionnelles du sexe, rencontrées sur internet, dans un appartement dans une résidence sécurisée dans la capitale colombienne. Ils ont été drogués et une fois qu’ils ont perdu conscience, ils se sont faits voler des affaires personnelles.
Citant des sources responsables au ministère des Affaires étrangères, le quotidien affirme que les deux fonctionnaires ont, en effet, été rappelés à Rabat immédiatement après les faits. Un conseil de discipline a également été réuni selon les procédures d’usage, précise le quotidien. En parallèle, poursuit Al Akhbar, l’inspection générale du ministère a ouvert une enquête. L’objectif étant d’abord de tirer au clair toute cette affaire et, ensuite, décider des sanctions à infliger à ces deux personnes qui ont terni l’image du Maroc dans ce pays.
Par ailleurs, tient à souligner Al Akhbar, contrairement à ce qui a été annoncé, il s’agit uniquement de deux fonctionnaires et non de trois. Le premier étant conseiller à l’ambassade et l’autre assure la fonction du comptable également au sein de la représentation diplomatique du Royaume à Bogota. Quant aux objets volés, le quotidien affirme, toujours en citant des sources des affaires étrangères, qu’il s’agit d’objets personnels, sans pour autant préciser leur nature.
Assabah qui s’est également intéressé à ce sujet dans son édition du week-end a souligné qu’une autre enquête a été ouverte par les services de police de Bogota. Des responsables du ministère des Affaires étrangères coordonnent également, étroitement avec les services de l’ambassade pour élucider cette affaire. Citant de son côté des sources du ministère, le quotidien souligne que cette affaire va être traitée avec rigueur et fermeté, et que l’ambassade du Maroc à Bogota coordonne étroitement avec les autorités de ce pays pour réunir le plus grand nombre d’informations. Et s’il s'avère que les pratiques diplomatiques ont été enfreintes, les mis en cause seront sanctionnés selon les normes en vigueur, précise Assabah.
D’après le quotidien, au stade où en est l’enquête, on ne sait pas encore s’il s’agit d’une action menée par des services de renseignement adverses et que les deux femmes ont été utilisées comme appât et comme instrument pour mener cette mission. Contrairement au quotidien Al Akhbar qui tient à souligner que les objets volés sont des affaires personnelles et ne contiennent rien de compromettant pour la mission diplomatique marocaine, Assabah croit savoir que parmi les objets volés des smartphones qui contiennent des copies des correspondances de l’ambassade.
En tout, les fonctionnaires en question se sont fait délester de deux smartphones, d’une tablette et d’une somme d’argent dont le quotidien n’a pas précisé le montant. Toujours est-il que l’enquête ne permet pas encore de vérifier si c’est un cas de vol banal ou l’œuvre des services de renseignement ennemis.