Des informations détaillées viennent éclairer les circonstances de l’arrestation de Rachid Assaid, le président de la commune d’El Ksiba (élu de l’USFP), dans la province de Beni Mellal. Convoqué pour ce vendredi 19 décembre devant le tribunal de première instance de Kasba Tadla, pour l’émission de chèques sans provision d’un montant de 500.000 dirhams, l’élu serait en réalité, selon des sources bien informées, la victime d’un complot politique fomenté par des membres de la majorité dirigeante du conseil communal.
Il est notamment allégué qu’un chèque en blanc, initialement remis comme «garantie électorale» et conservé par un conseiller du PAM, aurait été délibérément rempli et présenté à la banque, dans le but de provoquer son incarcération et son éviction de la présidence, rapporte Al Akhbar de ce vendredi 19 décembre.
Dans une plainte déposée auprès du procureur du Roi, Rachid Assaid affirme avoir été soumis à des pressions et à un chantage de la part de certains conseillers de la majorité, tous membres du PAM, lequel domine le conseil avec onze sièges contre deux pour l’USFP. La situation trouve son origine dans un accord passé au sein de la majorité gouvernementale: après la révocation de l’ancien président Nourredinne Benyoussef (RNI) par le tribunal administratif de Casablanca, la coordinatrice nationale du PAM, Fatima Ezzahra El Mansouri, a refusé de présenter un candidat de son parti à la présidence. Les conseillers du PAM ont alors soutenu le candidat de l’USFP, Rachid Assaid, contre celui du RNI, exigeant en contrepartie le dépôt d’un chèque en blanc pour «garantir» sa loyauté.
Selon la plainte, ce chèque –comme d’autres remis à des acteurs extérieurs au conseil– faisait partie d’un dispositif établi lors d’une réunion organisée chez le conseiller Bennacer, visant à former une majorité contre le RNI et à assurer la cohérence du conseil. Une fois élu, le président Assaid déclare avoir résisté aux demandes illégales des conseillers de la majorité. En représailles, le chèque en blanc aurait été libellé pour la somme de 500.000 dirhams, puis présenté et refusé.
Actuellement placé en détention préventive, Rachid Assaid a par ailleurs été révoqué de ses fonctions pour n’avoir pu démettre le vice-président de la commune de ses fonctions, les membres de la majorité ayant refusé d’inscrire ce point à l’ordre du jour, malgré une demande formulée par le wali de la région.








