Une des principales formations politiques de l’opposition en Espagne, le Parti populaire a de nouveau haussé le ton devant le gouvernement Pedro Sánchez au sujet de l’affaire Brahim Ghali. Cette fois, au sein du Congrès des députés, la chambre basse du parlement espagnol (équivalent de notre Chambre des représentants).
Ce mercredi 26 mai 2021, le PP a de nouveau interpellé l’Exécutif quant à la décision d'autoriser l'entrée en Espagne du chef du front Polisario et son hospitalisation dans un hôpital de Logroño, dans le secret le plus absolu, rapporte l'agence officielle espagnole EFE.
La porte-parole du parti en charges des affaires étrangères, Valentina Martínez, a déclaré à ce titre que la décision d’accueillir Brahim Ghali aurait dû être faite en toute transparence et «en informant le Maroc».
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Partant, Valentina Martínez a accusé le gouvernement espagnol d’être la véritable origine de la détérioration des relations entre le Maroc et l’Espagne. Une situation «manifestement évitable», due à une politique étrangère «indigne de ce nom», une attitude et une escalade qui ont «renforcé la méfiance du Maroc à l’égard de l’Espagne».
1, 2, 3…6 séjours en Espagne de Brahim GhaliContinuant dans ses critiques à l’égard du gouvernement Pedro Sánchez, la porte-parole du PP a considéré que l’erreur vient de loin et remonte à la toute première visite du président du gouvernement à l’étranger, réservée non pas au Maroc, comme la tradition l’exige, mais à l’Algérie.
D’après elle, et bien avant son hospitalisation, Brahim Ghali s’est rendu non pas une, ni deux, ni trois, mais six fois en Espagne depuis l’investiture de l’actuel Exécutif.
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Le PP a ainsi exigé que le gouvernement espagnol, et sa ministre des Affaires étrangères, Arancha González Laya, rendent des comptes et «de manière transparente» et s’expliquent sur les raisons pour lesquelles le chef des séparatistes a été autorisé à entrer en Espagne, sous une fausse identité qui plus est, ainsi que le scénario de l’après. Le Parti populaire se demande également si le gouvernement entend bien laisser partir Brahim Ghali, poursuivi notamment pour torture, meurtres et viols, sans que ce dernier ne soit jugé.
En réponse, Arancha González Laya a tout simplement botté en touche en affirmant que la crise actuelle avec le Maroc «est née d'un acte sans connotation politique». Pour elle, le Maroc est «un partenaire et un pays ami et nous souhaitons qu’il en reste ainsi». «Nous sommes pleinement ouverts au dialogue et nous voulons regarder vers l'avenir», a-t-elle déclaré. Encore faut-il en apporter la preuve.