Au Maroc, la crise de confiance est avérée. De l’aveu même de l’Institut royal des etudes stratégiques (IRES) dans son rapport sur la cohésion sociale ou le Conseil économique, social et environnemental (CESE) qui recommandait, dans un focus sur les inégalités régionales et territoriales publié en 2018, de “renforcer la gouvernance pour rétablir la confiance du citoyen dans la capacité des institutions et des politiques publiques à résorber les inégalités”.
Le président du CESE, Ahmed Reda Chami, est même allé jusqu’à dire, deux ans plus tard, lors d’une conférence de presse de la commission spéciale sur le modèle de développement (CSMD), dont il est membre, qu’il y a “une grande attente dans le pays, causée par une perte de confiance”.
Si les spécialistes s’accordent à dire qu’il n’y a pas de recette toute faite pour restaurer la confiance dans les institutions, le député Noureddine Mediane croit détenir le précieux sésame.
La livraison du 6 novembre du quotidien Al Ahdath Al Maghribia rapporte en effet que le président du groupe parlementaire de l’Istiqlal a émis une proposition du moins surprenante: l’instauration d’une “prime du sourire” pour les fonctionnaires.
Le député de l’opposition se dit étonné par la manière avec laquelle les citoyens sont acceuillis dans les administrations publiques. Pour lui, cet accueil est le fruit d’un cumul des années de peur cultivée pendant le protectorat et le début de l’indépendance.
Durant son intervention lors de la réunion de la commission des Finances, tenue ce 5 novembre et dédiée à l’examen du budget du ministère de l’Economie et de la réforme de l’administration, Noureddine Mediane soutient que cette peur de l’administration atteint même les parlementaires.
Le président du groupe parlementaire de l’Istiqlal va même jusqu’à dire que les fonctionnaires de l’administration publique reçoivent les citoyens, le visage froncé. D’où l’urgence, selon lui, de l’amélioration de cet accueil qui leur est réservé. D’autant plus que la réforme de l’administration publique a nécessité, dit-il, beaucoup d’efforts, de temps, de conférences et des études commandées à des bureaux d’étude sans résultat probant.










