Pour une première participation à un sommet de l'Union africaine, en l'occurence le 29e Sommet des chefs d'Etat et de gouvernement de l'UA qui s'est ouvert ce lundi 3 juillet à Addis-Abeba, c'est un coup de maître réussi par la délégation marocaine présente en force dans la capitale éthiopienne. Contrairement aux trois décennies précédentes, où les résolutions anti-marocaines orchestrées et adoptées en sous-main et sur instigation d'Alger et du Polisario, passaient comme une lettre à la poste, la délégation marocaine a réussi en effet à faire supprimer, en collaboration avec des pays amis au sein de l'UA, des clauses attentatoires à la souveraineté du royaume sur le Sahara.
L'opposition de la délégation marocaine à la manoeuvre algéro-polisarienne remonte en effet à la journée de dimanche 2 juillet, à l'issue d'une vive passe d'armes avec la délégation algérienne qui a tenté en vain de faire passer des clauses hostiles à la souveraineté marocaine sur le Sahara dans un rapport qui devait être adopté par la commission africaine des droits de l'Homme et des peuples.
Suite à la médiation nigériane, les clauses que le Maroc avait jugées attentatoires à sa souveraineté sur le Sahara, dans un rapport prévu pour être signé lors du sommet, ont été modifiées. "Suite à la médiation du Nigeria et de la Guinée, ladite résolution controversée a été gelée et les clauses attentatoires, modifiées", a dévoilé à le360 une source diplomatique présente sur place. En effet, la "proposition algérienne appelait à un monitoring des droits de l'Homme au Sahara marocain par la commission des droits de l'Homme à l'UA en attribuant l'appartenance du Sahara à la "RASD" et en qualifiant le Sahara de "territoire occupé"", explique notre source.
Face à cette manoeuvre insidieusement ourdie par Alger, le Maroc, au-delà d'un excellent travail de lobbying, a trouvé les bons arguments pour battre en brèche les uns après les autres les clauses controversées qu'Alger et son produit pur jus "le front Polisario" ont tenté misérablement de faire passer. La partie marocaine a prouvé avec force arguments que la RASD n'est pas une entité reconnue internationalement, notamment par l'ONU et son instance décisionnelle, le Conseil de sécurité", indique en effet notre source.
Et ce n'est pas tout. "L'effort déployé par la partie marocaine et les amis du royaume a poussé les membres du Conseil des droits de l'homme à trouver une forme consensuelle à inscrire dans le rapport qui sera soumis au 29ème Sommet des chefs d'Etat et de gouvernement de l'UA", indique encore la source de le360. Une recommandation alternative stipulerait à titre d'exemple "plus d'attention" au volet des droits de l'Homme en lieu et place dudit monitoring qui plus est rejeté par le Conseil de sécurité, à l'unanimité de ses Quinze membres. Une formule consensuelle en adéquation donc avec l'esprit du Conseil de sécurité, en porte-à-faux de la manoeuvre d'Alger qui a toujours oeuvré pour transformer l'UA en "juge et partie" dans le dossier saharien, sachant que ce dossier est du seul ressort des Nations unies.
Le retour du Maroc à sa famille africaine a donc donné ses fruits. "Si la politique de la chaise vide était encore en vigueur, les Algériens auraient pu faire passer ce qu'ils voulaient au sein de l'UA", assure à le360 un observateur. La réadmission du royaume au sein de cette structure panafricaine lui permettra de battre en brèche les manoeuvres d'un voisin résolument hostile aux intérêts marocains, à leur tête son intégrité territoriale.