C’est une vieille tare qui colle à la peau de notre institution législative depuis des années. L’absentéisme des parlementaires a manifestement la peau dure. Ni le bâton ni la carotte n'ont pu en venir à bout. Plusieurs présidents de la première Chambre ont essayé, par le passé, de mettre fin à ce problème, sans y parvenir. Ainsi, pas plus tard que mardi dernier, soit seulement quatre jours après l’ouverture de la nouvelle année législative, à peine deux tiers des membres de la première Chambre ont répondu présent lors de la séance de vote du projet de loi-cadre formant nouvelle Charte de l’investissement, rapporte le quotidien Al Akhbar dans son numéro du jeudi 20 octobre.
L’absence, a priori non justifiée, du tiers des membres de la Chambre au moment de l’adoption d’un des textes les plus attendus depuis une décennie n’a pas du tout été apprécié, laisse entendre le quotidien qui affirme que cela est même considéré, au niveau du sommet de l’État, comme un manque de respect ou encore une forme de mépris pour l’action parlementaire et l’institution législative.
Ce qui a sans doute poussé la présidence de la Chambre à réagir fermement à ce comportement. Rachid Talbi Alami entend, en effet, sévir contre les parlementaires absentéistes. D'autant qu’il a été question d’un texte de la plus haute importance, adopté en Conseil des ministres. Un texte portant sur un sujet tout aussi important que l’investissement. Sujet qui a justement été au centre du discours que le Souverain venait de prononcer devant les deux Chambres réunies vendredi dernier. Plus encore, dans ce même discours, le Souverain incitait clairement les parlementaires à accorder le plus grand intérêt aux textes relatifs au domaine de l’investissement. Peu après, un parlementaire sur trois a décidé de sécher la séance du vote du projet de loi-cadre en première séance plénière, réservée au vote, de l’année législative.
Cela dit, le quotidien n’a pas mentionné la nature des sanctions que la présidence de la Chambre compte appliquer aux absentéistes. Rappelons, toutefois, que ses prédécesseurs ont déjà tenté quelques pistes qui n’ont manifestement abouti à rien de concluant. Il s’agit entre autres de lire à haute voix les noms des parlementaires absents au début de chaque séance ou publier ces mêmes noms dans le bulletin officiel de la Chambre. Il a même été décidé, et c’est aussi inscrit dans le règlement intérieur, qu’après un certain nombre de jours d’absence non justifiée, il sera prélevé l’équivalent des jours manqués sur le salaire des députés.