Absentéisme au Parlement: des contre-visites pour les «malades imaginaires»

DR

Revue de presseKiosque360. Le Parlement, avec ses deux Chambres, ne parvient pas à mettre un terme au phénomène de l’absentéisme. Tout l’arsenal juridique du règlement intérieur de l’institution s’est avéré inefficace. Reste la formule des contre-visites médicales. Les détails.

Le 27/01/2020 à 19h20

Le phénomène de l’absentéisme des députés et des conseillers ronge toujours l’institution législative. Au niveau des commissions des deux Chambres comme à l’échelle des séances des questions orales ou encore des plénières consacrées au vote et à la validation des lois, qui engagent pourtant l’avenir du pays, les parlementaires brillent par leur absence. D'ailleurs, le renforcement de l’arsenal juridique au niveau du règlement intérieur des deux Chambres s’est avéré inefficace. Même la formule de pointage imposée aux élus pour contrôler leur présence a été détournée par d’autres manœuvres.

Selon le quotidien Assabah, qui aborde ce sujet dans son édition de ce mardi 28 janvier, les absents laissent leur carte de pointage aux présents qui se chargent d'effectuer, à leur place, l’acte de pointage à l’entrée. Ce qui leur évite d’être affichés sur la liste d’absence présentée au début de la séance, transmise en direct à la télévision. Ainsi, leurs électeurs ne se rendent pas compte de leur désertion, notamment aux séances des questions orales. Souvent, les absents envoient des certificats médicaux pour justifier leur absence.

L’ampleur du phénomène a interpellé les responsables des deux Chambres qui ont décidé de mettre en place des mesures aptes à contrer cette banalisation des certificats médicaux. Ainsi, les présidents des deux Chambres, Habib El Malki et Hakim Benchamach, ont décidé de soumettre les absents qui ont déposé un certificat médical à une contre-visite. Pour ce faire, l’institution législative compte signer une convention avec deux cabinets médicaux dans le quartier de l’Agdal, à Rabat, afin d’assurer cette mission des contre-visites pour les «malades imaginaires». Ce projet de convention a été confié au deuxième vice-président de la Chambre des conseillers, Abdelilah El Hallouty, révèlent les sources du quotidien qui font remarquer que cette Chambre est paralysée par le phénomène de l’absentéisme, et ce depuis son ouverture en automne et l’approbation de la loi de Finances 2020.

Par Mohamed Younsi
Le 27/01/2020 à 19h20