Le feuilleton du conflit entre Salaheddine Aboulghali et des leaders de son parti, le PAM, se poursuit. L’intéressé a déposé un recours auprès du tribunal de première instance de Rabat contre le gel de son adhésion par le bureau politique du Tracteur. Une audience a dans ce sens été programmée pour le 25 octobre courant.
C’est ce que rapporte Al Akhbar dans son édition du vendredi 18 octobre, précisant que pour défendre son dossier, Aboulghali a engagé une avocate au barreau d’Oujda, elle-même ancienne leader du PAM. Dans son recours, ajoute la même source, l’avocate explique que son client est membre de la direction collégiale élue pour gérer le parti, conformément aux dispositions du règlement intérieur du PAM, lesquelles octroient à son conseil national le pouvoir de nommer un secrétaire général ou une direction collégiale et habilitent également le même organe à relever les dirigeants du parti de leurs missions.
Or, est-il écrit dans le recours déposé au tribunal tel que rapporté par Al Akhbar, Aboulghali aurait reçu un sms de la part de la coordinatrice du PAM, Fatima Ezzahra Mansouri, en date du 10 septembre dernier, l’invitant à une réunion dans les locaux du parti une heure avant la tenue d’une réunion du bureau politique.
La même source indique que la coordinatrice aurait expliqué avoir été informée de l’existence d’un conflit commercial entre Aboulghali et un des membres du même parti. Elle aurait alors demandé à l’intéressé de présenter sa démission, ce qu’il a refusé, arguant que le conflit en question était de nature purement commerciale et n’impliquait en rien le PAM. D’après le recours, ce dernier a par la suite été menacé de suspension par le bureau politique, et c’est ce qui a eu lieu.
Toujours d’après Al Akhbar, le recours déposé devant le tribunal revient sur certaines péripéties marquantes de l’affaire. Un communiqué du bureau politique du PAM avait ainsi annoncé que ce dernier s’était penché sur des questions organisationnelles du parti, parmi lesquelles un conflit impliquant Salaheddine Aboulghali sans lien avec des affaires de dilapidation de deniers publics. Il s’agissait, selon la même source, d’infractions au règlement intérieur du PAM, qui auraient entrainé la décision du bureau politique.
Dans le recours, il est mentionné que la décision annoncée dans ce communiqué n’a été justifiée par aucun élément concret et qu’aucune preuve d’actions contraires aux règles du parti par Aboulghali n’a été présentée. La défense de ce dernier considère que la décision du bureau politique a été prise sur la base d’accusations «totalement fausses».
Dans le recours, il est aussi rappelé que ce genre de décision doit être prise sur la base de faits avérés et prouvés. D’autres arguments sont également avancés, comme le fait que le gel de son adhésion ne répond à aucune des conditions prévues dans les règlements du parti.
Si comme le détaille Al Akhbar, l’argumentaire présenté par la défense de Salaheddine Aboulghali semble argumenté, convaincra-t-il pour autant la cour? D’autant que les représentants de la coordinatrice du PAM ont également fait leur plaidoyer pour défendre la décision du bureau politique. Affaire à suivre.