Si le ministre n’est pas en mesure légalement d’annuler l’obligation vaccinale pour entrer dans les tribunaux, il s’est déclaré favorable à la poursuite du dialogue avec les avocats grévistes qui refusent de plaider dans les tribunaux depuis dix jours.
«Oui au dialogue, mais jamais une annulation d’une décision gouvernementale qui repose sur des fondements juridiques», a ainsi affirmé le ministre de la Justice qui répondait à une question orale à la Chambre des conseillers, posée en urgence par deux conseillers parlementaires l’un du RNI (majorité) et l’autre du PJD (opposition).
«Je suis avocat et je regrette le débat actuel», sur la grève des avocats anti-pass et sur la demande de l’annulation de la décision du gouvernement sur cette mesure sanitaire. «Je suis ministre chargé de veiller à l’application des lois. Le gouvernement a, conformément à la législation, pris une décision suivie d’un communiqué dont je ne pourrai pas en ma qualité de ministre ignorer et ne pas l’appliquer», a-t-il lancé, rappelant aux conseillers parlementaires et aux avocats grévistes que le pass vaccinal a fait l’objet d’une concertation tripartite entre les corps de la magistrature, le parquet et le ministère de la Justice.
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Le ministre a expliqué avoir organisé «avec eux une réunion commune en accordant à ces derniers (les avocats, Ndlr) dix jours avant l’entrée en vigueur du pass». Et d’ajouter que la mission du ministre est «d’appliquer la loi. On peut tout faire dans ce pays sauf la non application de la loi. C’est une loi qui a été votée par le Parlement et je suis là pour l’appliquer».
Le ministre a poursuivi en déclarant avoir «ouvert un dialogue, aujourd’hui il y a eu une rencontre avec le président par intérim du pouvoir judiciaire avec les représentants des avocats et j’ai auparavant rencontré le président de l’association des barreaux et d’autres avocats. (…) Mais, ne me demandez pas d’annuler une décision gouvernementale», a-t-il lancé aux conseillers parlementaires.
«Nous sommes ouverts à une coopération conjointe, (…) mais dans la limite de ne pas me demander l’annulation de la loi, vous qui l’avez adoptée. (…) Cet Etat de 14 siècles n’a jamais pu être ébranlé», a conclu Abdellatif Ouahbi.