Abdellatif Ouahbi, serait-il victime de sa «modernité»?

Abdellatif Ouahbi, ministre de la Justice, s'exprimant devant les membres de la Commission de justice, de législation et des droits de l'homme à la Chambre des représentants. . DR

Revue de presseKiosque360. Les dirigeants du PAM considèrent que les campagnes de dénigrement menées contre le ministre de la Justice, Abdellatif Ouahbi, pour le débarquer du gouvernement, visent à enterrer les lois modernistes qu’il a engagées. Cet article est une revue de presse du quotidien Assabah.

Le 30/08/2022 à 20h14

Les dirigeants et militants du PAM s’élèvent contre la persistante campagne de dénigrement menée contre le ministre de la Justice et secrétaire général du parti, Abdellatif Ouahbi. Le quotidien Assabah rapporte, dans son édition du mercredi 31 août, que ces attaques visent à le «débarquer» du gouvernement en créant des scénarios qui l’accablent tout en les diffusant sur les différents médias nationaux et internationaux. Des sources indiquent que cette campagne a été lancée en juin dernier dans le but d’arrêter la dynamique que Ouahbi avait entamée au sein du ministère de la Justice en présentant au Secrétariat général du gouvernement des textes de loi modernistes.

Les mêmes sources indiquent que le bureau politique, le conseil national et les autres organes du parti vont tenir des réunions pour affronter ces attaques «tendancieuses» qui ciblent le PAM et cherchent à parasiter l’action du gouvernement. Des attaques qui cherchent, en outre, à semer la division au sein de la direction du PAM en annonçant tantôt que la présidence du parti sera assurée par Fatima Zahra Mansouri, tantôt par Samir Koudar ou encore par Mohamed Hamouti. Certains ont même annoncé le retour du parrain du parti, en l’occurrence l’ancien patron Ilyas El Omari.

Le quotidien Assabah souligne que les rumeurs qui fusent dans les salons politiques laissent entendre que les «autorités» sont en colère contre Ouahbi car il aurait préparé des projets de loi pour poursuivre en justice les conseillers du roi, le chef du gouvernement, les ministres et les hauts responsables. D’autres disent qu’il aurait bâclé les listes de grâce ou encore qu’il serait intervenu pour amender des lois qui touchent l’équilibre de certains pouvoirs.

«En définitive, la révocation de Ouahbi du gouvernement entraînera la victoire du courant conservateur de l’État, qui refuse tout changement des lois. Ce qui va inévitablement provoquer un blocage au sein du conseil du gouvernement», souligne Assabah. Un scénario qui s’est répété pendant les mandats des gouvernements islamistes, notamment après l’échec de trois ministres qui se sont succédé à la tête du département de la Justice. Parmi ces ministres, se trouvaient deux dirigeants modernistes, en l’occurrence Mohamed Aujjar ( RNI) et Mohamed Ben Abdelkader (USFP). «Autant dire que la révocation d’Abdellatif Ouahi entraînerait de facto l’enterrement des projets de loi modernistes qu’il a engagés comme, entre autres, la dépénalisation des relations sexuelles entre personnes consentantes, l’interdiction du mariage des mineures».

Par Hassan Benadad
Le 30/08/2022 à 20h14