«Demain (ce mercredi 7 juin, Ndlr) j’aurai rendez-vous avec l’Histoire», écrit d’emblée Amir Ohana, président de la Knesset, dans une tribune qu’il a signée dans les colonnes du quotidien Al Ahdath Al Maghribia, pour son édition du 7 juin.
En prélude à sa visite officielle au Maroc, Amir Ohana la qualifie déjà d’historique à plus d’un titre, car, écrit-il, il deviendra «le premier président de la Knesset israélienne à effectuer une visite officielle au Parlement d’un pays musulman».
C’est aussi avec «beaucoup de gratitude» qu’il dit se rendre au Maroc, pays où il ne sentira pas qu’il est étranger puisqu’il est le «descendant d’une famille composée de deux parents marocains», qui l’ont éduqué depuis la «petite enfance dans la langue, la culture, les mélodies et brises du Royaume (…), des dimensions existentielles profondément ancrées dans mon sang et qui réchauffent mon cœur».
Il ainsi laissé entendre que si des générations successives de Juifs ont vu le jour au Maroc, avant d’immigrer en Israël, ces dernières ont toujours «continué à prier pour revenir» au royaume».
Car, de tous les Juifs ayant immigré vers Israël des quatre coins du monde, Amir Ohana estime que ceux venus du Maroc ont formé une communauté spécifique et dynamique, dont plusieurs membres ont occupé les plus hautes fonctions étatiques et autres postes à responsabilité en Israël, sans parler des nombreux députés originaires du Maroc, ceux-là mêmes «qui ont choisi, pour la première fois l’un des leurs pour devenir président de la Knesset israélienne».
Dans sa tribune parue dans les colonnes d’Al Ahdath, Amir Ohana a surtout loué le rôle particulièrement «visionnaire et courageux» du roi Mohammed VI quant à la signature de l’accord historique tripartite qui a permis la reprise des relations entre le Royaume et Israël sous l’égide du l’ancien président américain Donald Trump. Un accord au service de la paix et du rapprochement des peuples, qui permet à Israël d’espérer voir d’autres pays musulmans emboiter le pas aux signataires des Accords d’Abraham.
Amir Ohana a aussi rendu hommage au roi défunt Mohammed V. «Demain je serai au Parlement marocain, en empruntant le Boulevard portant le nom de feu Mohammed V, que Dieu ait son âme, le grand-père du roi Mohammed VI et premier roi du Maroc indépendant, dont mon père m’a raconté la profonde tristesse ressentie par les Juifs marocains, à l’instar de leurs compatriotes, suite à son exil à Madagascar par les autorités coloniales françaises du protectorat.» Ohana dit avoir grandi bercé par les «chansons patriotiques qui exigeait le retour du Sultan du Maroc».
C’est pourquoi, précise-t-il, qu’en passant par le Boulevard Mohammed V, il se souviendra de la sollicitude bienveillante dont le défunt roi a toujours entouré les Juifs marocains, qu’il a également protégés contre le nazisme. Un héritage que Mohammed VI a bien préservé, explique Ohana, en ravivant aujourd’hui la culture judéo-marocaine dans tous ses aspects.
Le président de la Knesset a ainsi rendu un vibrant hommage au roi Mohammed VI «pour son leadership et sa vision soutenant la paix, mais aussi pour sa perspicacité et sa sagesse».
Après avoir salué la dynamique sans précédent que connaissent actuellement les relations maroco-israéliennes, à travers les nombreux échanges de visites entre hommes politiques, le boom des relations économiques et du tourisme en particulier, Amir Ohana estime que ce n’est là qu’un retour normal aux sources. «Nous avons vécu parmi vous pendant de nombreux siècles jusqu’à maintenant. Nos sangs se sont mélangés et nous nous sommes séparés temporairement», conclut-il