A la MAP, Abdellah Bouanou s'adapte !

DR MAP

Monarchie, presse, libertés individuelles, peine de mort... Invité ce mardi au forum de la MAP, le président du groupe du PJD à la Chambre des représentants a fait preuve de beaucoup de diplomatie.

Le 25/06/2013 à 13h01, mis à jour le 25/06/2013 à 14h00

Répondant à une question du Le360, Abdellah Bouanou, a plaidé pour la pluralité journalistique. "Oui pour le droit et la diversité de la presse professionnelle, mais nous n’accepterons pas la marginalisation et le journalisme perturbateur", a martelé le président du groupe parlementaire du PJD, en saluant au passage le directeur général de la MAP, Khalil Hachimi Idrissi, pour ses deux années passées à la tête de l'agence. "Oui nous avons critiqué (la MAP), dans un temps mais elle a évolué depuis", a-t-il ajouté.

En somme, son intervention a porté sur six idées principales : le "rôle important de l’institution monarchique" notamment le discours du roi Mohammed VI du 9 mars 2011 qui a lancé les réformes constitutionnelles, la "nécessité d’appliquer les réformes (caisse de compensation, les caisses de retraite, le système fiscal, la réforme de la justice…" et "la dynamisation de la nouvelle Constitution". Bouanou a trouvé un langage à son goût lorsqu’il montrait souvent du doigt les "adversaires des réformes" et les partisans de "l’inertie"."On trouve ces derniers à l’intérieur même du système", lance-t-il devant l’assemblée. "Le résultat de la course doit être bien appris par ceux-ci une fois pour toute : les élections et la nouvelle Constitution ont tracé la voie du changement, des réformes". Il a néanmoins reconnu la lenteur dans l’application des réformes et du nouveau texte constitutionnel.

En outre, le responsable islamiste s’est longuement arrêté sur la nécessité de "réviser les lois électorales" regrettant que le chef du gouvernement ait été élu selon la loi électorale de 1996, "alors qu’actuellement il gouverne sur la base des textes de la nouvelle constitution".

PJD vs MUR, rien à voir

Le parlementaire PJDiste a suggéré la mise en place d’une loi électorale révisée - aussi bien pour les législatives que pour les municipales - qui donnerait une large représentativité proportionnelle au parti fort. En d’autres termes, le PJD veut un cadre électoral qui soit sur mesure à ses calculs politiciens d’avenir.Concernant la liberté de conviction, le député islamiste a affirmé que son parti reconnaît cette "liberté ainsi que la liberté individuelle". Dans son intervention Bouanou a par ailleurs détaché politiquement son parti du MUR (Mouvement pour l’unicité et la réforme, bras idéologique du PJD). Il a souligné que cette rupture "claire" date de 1998. "Nous faisons de la politique, eux ils font de la religion", a-t-il dit, réaffirmant implicitement que son parti est défavorable à l’abolition de la peine de mort.

Par Mohamed Chakir Alaoui
Le 25/06/2013 à 13h01, mis à jour le 25/06/2013 à 14h00