3ème réunion du Groupe de soutien à la transition au Mali: la participation du Maroc appréciée par Bamako et Lomé

Le Maroc a participé, mardi 6 septembre 2022 à Lomé, à la 3e réunion du Groupe de suivi et de soutien à la transition au Mali.

Le Maroc a participé, mardi 6 septembre 2022 à Lomé, à la 3e réunion du Groupe de suivi et de soutien à la transition au Mali. . Maroc diplomatie / Twitter

La troisième réunion du Groupe de suivi et de soutien à la transition au Mali (GST-Mali) s'est tenue mardi 6 septembre 2022 à Lomé, au Togo, avec la participation du Maroc.

Le 07/09/2022 à 09h43

Le Maroc est représenté à cette réunion par une délégation composée de l'ambassadeur directeur général des relations bilatérales et des affaires régionales au ministère des Affaires étrangères, de la coopération africaine et des Marocains résidant à l’étranger, Fouad Yazourh, l'ambassadeur directeur général de l'Agence marocaine de coopération internationale (AMCI), Mohamed Methqal, du directeur de l'Union africaine (UA), du Grand Maghreb et des affaires de l'Union du Maghreb arabe au ministère, Hassane Boukili, et du chargé d'affaires à l'ambassade du Maroc au Togo, Hamid Mechino.

Dans une allocution prononcée à cette occasion, Yazourh a indiqué que cette nouvelle mobilisation des États et des partenaires pour prendre part à la 3ème réunion du GST-Mali est en accord avec l'esprit de solidarité panafricaine, ajoutant qu'elle reflète aussi une volonté commune de consolider les avancées réalisées récemment par le Mali. Avancées qui, a-t-il ajouté, sont la résultante d'efforts concertés entre différents acteurs au Mali, à la CEDEAO, à l'UA et, plus largement, au sein de la communauté internationale.

Le diplomate a également relevé que la dynamique positive enregistrée ces derniers mois est source d'optimisme pour le Maroc, au vu des avancées majeures actées par le Mali. Il s'agit notamment de l'adoption d'une nouvelle loi électorale et la mise en place d'une Commission pour la rédaction d'une nouvelle Constitution, la définition d'un échéancier électoral sur une période de 24 mois et la programmation, en février 2024, des élections présidentielles.

Tout en rouvrant l'horizon de la stabilité au Mali et dans toute la sous-région, ces avancées réelles ne sauraient être pérennes sans une mobilisation régionale et internationale, a souligné Yazourh, qui a mis en avant, dans ce sens, que le Maroc, sous la vision du roi Mohammed VI, reste fidèle aux liens ancestraux et historiques qui l'unissent au Mali et au peuple malien frère.

C'est dans cet esprit que le Royaume a contribué, dès 2019, à l'apaisement de la situation au Mali, a-t-il fait savoir, rappelant que le Rabat avait entrepris, en concertation avec les autorités de la transition, des démarches concrètes visant à fédérer les différents acteurs maliens, notamment les familles soufies, autour des fondamentaux.

Il a également affirmé que sous l'impulsion du roi, le Maroc œuvre pour de meilleurs lendemains au Mali.

Le responsable a indiqué, chiffres à l'appui, que le Mali est le quatrième récipiendaire des investissements directs étrangers (IDE) marocains à l'échelle continentale, et le deuxième bénéficiaire des bourses marocaines de formation avec un quota de 200 bourses accordées pour l'année 2020-2021.

Le Maroc a également formé plus de 500 imams maliens à l'Institut Mohammed VI des imams morchidines et morchidates, a-t-il précisé, faisant savoir que le roi Mohammed VI a nommé 8 Maliens au Conseil supérieur de la Fondation Mohammed VI des oulémas africains.

Yazourh a par ailleurs soutenu que la nouvelle séquence qui s'ouvre dans le processus de transition du Mali est aussi une opportunité pour questionner toute initiative ou tout processus qui peine à démontrer sa contribution aux efforts de stabilisation du Mali. Et d'insister que cette 3e réunion du GST-Mali est l'occasion de rappeler que l'approche basée sur la sanction, la punition n'est pas un exemple de réussite. 

Ainsi, a-t-il indiqué, la levée des sanctions contre le Mali constitue, aux yeux du Maroc, un gage de volonté d'outrepasser la gestion des crises par l'application «des procédures», vers une volonté d'accompagner, réajuster et écouter les parties prenantes.

Cette nouvelle posture est en harmonie avec la doctrine du Royaume, qui prône la non-ingérence dans les affaires internes des pays, la prise en compte des aspirations des populations et la confiance en leur génie, a fait noter Yazourh.

«Si l'on peut regretter la décision souveraine de l'État malien de quitter la force conjointe du G5-Sahel, pour des raisons que nous comprenons, nous restons attachés à la contribution du Mali à la sécurité régionale et confiants qu'il ne ménagera aucun effort, par ailleurs, pour y contribuer», a-t-il affirmé. Et d'enchaîner: «Si, depuis des années, les questions sur le devenir du Mali ont toujours été lues sous le prisme des tâches ardues, notre engagement aujourd'hui devrait nous recentrer sur le dialogue autour d'un futur viable pour le citoyen malien.»

«Pour le Royaume du Maroc, il n'existe pas de raccourcis pour résoudre la complexe équation malienne», a mis en exergue Yazourh, soulignant que «la piste la plus viable pour nous tous, partenaires du Mali, est de rester attentifs à ses besoins et de contribuer à sa propre prise en main».

Le responsable marocain a tenu, par la même occasion, à saluer les efforts engagés par la MINUSMA, qui n'a cessé d'œuvrer pour le maintien de la paix, conformément aux résolutions du Conseil de sécurité de l'ONU, dans le respect de la souveraineté du Mali, de son indépendance et de son intégrité territoriale.

Les deux précédentes réunions du GST-Mali s'étaient tenues respectivement au Mali en novembre 2020 et au Togo en mars 2021.

Le 07/09/2022 à 09h43