Un avion cargo affrété par la France a atterri à New Delhi dimanche matin avec 28 tonnes d'équipement médical à son bord, dont huit générateurs d'oxygène de grande capacité, destinés à produire de l'oxygène médical à partir de l'air ambiant pour des hôpitaux, a constaté l'AFP.
Ces équipements peuvent également remplir des bouteilles avec un débit de 20.000 litres par heure, chaque centrale pouvant alimenter en continu un hôpital indien de 250 lits sans interruption pendant une dizaine d'années, ont indiqué les autorités françaises.
Usines à oxygèneCes usines à oxygène devaient être livrées dimanche à huit hôpitaux indiens, six à Delhi, un dans l'Etat de l'Haryana (nord) et un dans l'Etat de Telangana (centre).
"Un appareil comme celui-ci, qui produit 24h/24h en interne, va être d'une grande aide pour accroître l'alimentation (en oxygène)", a déclaré Sanjay Gupta, le chef de l'hôpital BLK-Max à Delhi, où l'un de ces générateurs a été livré.
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"L'Inde nous a aidés l'année dernière dans les hôpitaux français, quand les besoins en médicaments étaient énormes. Le peuple français s'en souvient", a déclaré hier, dimanche 2 mai 2021, Emmanuel Lenain, l'ambassadeur de France en Inde.
Le gouvernement britannique a annoncé dimanche son intention d'envoyer mille respirateurs supplémentaires en Inde, en plus des concentrateurs d'oxygène et des respirateurs déjà livrés.
"Le Royaume-Uni sera toujours là pour l'Inde quand elle en a besoin", a déclaré le Premier ministre britannique Boris Johnson, qui a dû annuler son déplacement en Inde en raison de la flambée de la pandémie.
Frappé par les "terribles images", "d'autant plus fortes" en raison des liens qui unissent les populations des deux pays, il s'est dit "profondément ému" par la vague de soutien britannique envers l'Inde, se félicitant que le gouvernement fournisse une aide qui permettra de "sauver des vies".
Selon les derniers chiffres du ministère de la Santé samedi, New Delhi a recensé 27.000 nouvelles contaminations et 375 décès en 24 heures.
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Les hôpitaux de la capitale indienne sont submergés et connaissent des pénuries de lits, de médicaments et d'oxygène aux conséquences souvent fatales pour de nombreuses personnes, qui meurent devant les établissements sans pouvoir être soignées.
Le pays de 1,3 milliard d'habitants a, lui, enregistré près de 400.000 nouvelles contaminations ces dernières 24 heures.
On y déplorait aussi 3.689 décès supplémentaires hier, dimanche, soit la plus forte augmentation jamais enregistrée en une journée, portant le bilan total à plus de 215.000 morts.
"Aide qui sauvera des vies" -Des chiffres très élevés que de nombreux experts estiment cependant largement sous-évalués.
Après l'aide américaine de plus de 400 bouteilles d'oxygène et un million de tests de dépistage arrivée vendredi, l'Inde a réceptionné samedi 120 respirateurs en provenance d'Allemagne.
"Nous apportons une aide qui (...) sauvera des vies", a déclaré l'ambassadeur d'Allemagne en Inde, Walter J. Lindner.
Les autorités de New Delhi ont annoncé samedi le prolongement du confinement pour une semaine supplémentaire dans l'immense cité de 20 millions d'habitants.
La plupart de ses cimetières sont désormais pleins et nombre de crématoriums fonctionnent en continu, l'afflux de décès obligeant parfois à incinérer des corps sur des terrains vagues ou des parkings.
Dimanche, l'Etat oriental d'Odisha a, à son tour, décrété un confinement pour ralentir la propagation de l'épidémie.
Lenteurs dans la vaccinationSamedi, l'Inde a ouvert la vaccination contre le Covid-19 à l'ensemble de sa population adulte, soit quelque 600 millions de personnes.
La vaccination "est une nécessité maintenant. Il y a tant de personnes testées positives", a déclaré à l'AFP Megha Srivastava, une scientifique de 35 ans, devant un centre de vaccination de Delhi.
Plusieurs Etats, dont le Maharashtra et New Delhi - parmi les plus touchés -, ont toutefois prévenu être à court de vaccins.
Le déploiement élargi de cette campagne bute de surcroît sur des querelles administratives, une confusion sur les prix et des problèmes techniques sur la plateforme numérique de vaccination du gouvernement.
Jusqu'à présent, environ 150 millions de vaccins ont été administrés au total, soit à 11,5% de la population seulement, et à peine 25 millions d'habitants ont reçu leurs deux injections.
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La sonnette d'alarme est également tirée dans d'autres pays d'Asie du Sud.
C'est le cas au Népal, où "les infections ont bondi au-delà de la capacité du système de santé", a déclaré vendredi le ministère de la Santé.
Ce pays a enregistré dimanche 7.137 nouveaux cas, un record. Le gouvernement a imposé des mesures de confinement ou de confinement partiel dans près de la moitié des 77 districts du Népal.
Au Sri Lanka, les infections ont atteint le chiffre record de 1.699 samedi, et les autorités ont imposé de nouvelles restrictions de déplacements et d'activités dans certaines parties du pays.
"Nous pourrions être confrontés très prochainement à une crise de type indien si nous n'arrêtons pas l'évolution actuelle des infections", a déclaré l'épidémiologiste en chef Sudath Samaraweera.