"L'Iran fait du «chantage nucléaire» une tactique de négociation et la réponse à cela doit être la fin immédiate des négociations et des mesures concrètes des grandes puissances" contre Téhéran, a fait valoir Naftali Bennett lors de cet échange, selon un communiqué de ses services.
Le Premier ministre a fait référence plus précisément à des informations récentes indiquant que l'Iran avait encore augmenté son stock d'uranium enrichi à 20%, selon ses services.
Il a évoqué des "violations à des fins de provocation de la part de l'Iran dans le secteur du nucléaire, qui interviennent en même temps que les négociations", a précisé à l'AFP une source israélienne, sans détailler ces "provocations".
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Israël, considéré comme la seule puissance nucléaire du Moyen-Orient, craint de voir l'Iran, son ennemi juré, devenir prochainement un pays du "seuil du nucléaire", c'est-à-dire ayant suffisamment de combustible pour produire la bombe atomique, et s'oppose ainsi à la reprise des négociations sur le nucléaire.
"Intolérable"Un "mauvais" accord avec l'Iran serait "intolérable" pour Israël, a d'ailleurs déclaré hier, jeudi 2 décembre 2021 le chef Mossad, David Barnea, lors d'une cérémonie interne des services de renseignement israéliens à Jérusalem, selon des médias locaux et un enregistrement obtenu par l'AFP.
"Il est clair que pour des motifs civils, l'uranium n'a pas besoin d'être enrichi à 60%, qu'il n'y a aussi pas besoin d'avoir trois sites d'enrichissement et des milliers de centrifuges actives à moins qu'il n'y ait une intention de développer une arme nucléaire", poursuit David Barnea dans cette allocution en hébreu.
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En avril dernier, l'Iran avait annoncé sa décision d'enrichir l'uranium à hauteur de 60%, après une explosion dans son usine de Natanz imputée par Téhéran à Israël.
Le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken a de son côté affiché hier, jeudi, son pessimisme sur la possibilité de sauver l'accord, malgré la reprise lundi des négociations à Vienne.
"Ce que l'Iran ne peut pas faire, c'est entretenir le statu quo qui revient à développer son programme nucléaire tout en traînant des pieds" à la table des négociations, a-t-il martelé, ci-dessous à partir de la minute 02:50:
Le chef de la diplomatie israélienne Yaïr Lapid s'est d'ailleurs rendu en début de semaine à Londres et Paris pour tenter d'infléchir en faveur d'Israël la position des pays occidentaux.
Conclu entre la République islamique et des grandes puissances (Etats-Unis, Russie, Chine, France, Allemagne, Royaume-Uni), l'accord de 2015 est moribond depuis le retrait unilatéral des Etats-Unis en 2018 et le rétablissement de sanctions, poussant en riposte Téhéran à se détacher de la plupart de ses engagements.
Il offrait à Téhéran la levée d'une partie des sanctions étouffant son économie en échange d'une réduction drastique de son programme nucléaire, placé sous strict contrôle de l'ONU.