Ukraine: un barrage partiellement détruit, 16.000 personnes en «zone critique»

Une image satellite montre le barrage de Nova Kakhovka dans la région de Kherson, en Ukraine, le 5 juin 2023.

Moscou et Kiev s’accusent mutuellement d’être responsables de la destruction partielle du barrage hydroélectrique de Kakhovka, situé dans les zones de la région de Kherson occupées par la Russie dans le Sud de l’Ukraine. Plusieurs villages ont été «complètement ou en partie» inondés, et des habitants ont commencé à être évacués.

Le 06/06/2023 à 07h40

Le barrage hydroélectrique de Kakhovka, situé dans les zones de la région de Kherson occupées par la Russie dans le Sud de l’Ukraine, a été partiellement détruit ce mardi, Moscou et Kiev s’accusant mutuellement d’en être responsables.

Les forces ukrainiennes ont effectué de «multiples frappes» sur le barrage de Kakhovka dans la nuit de lundi à mardi, a déclaré sur Telegram le maire de la ville de Nova Kakhovka, Vladimir Leontiev, en affirmant qu’elles avaient détruit les robinets-vannes du barrage et provoqué un «rejet d’eau incontrôlable». «Le barrage n’est pas détruit et c’est un bonheur immense», a-t-il toutefois assuré.

Pour sa part, l’armée ukrainienne a accusé dans un communiqué la Russie d’avoir organisé une explosion sur le barrage. Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a convoqué d’urgence son conseil de sécurité, a annoncé le chef de l’administration présidentielle ukrainienne, Andriï Iermak, sur Telegram, en dénonçant un «crime de guerre».

«L’objectif des terroristes est évident: créer des obstacles pour les actions offensives des forces armées» ukrainiennes, a estimé pour sa part Mykhaïlo Podoliak, conseiller à la présidence ukrainienne, dans un message adressé à des journalistes. La Russie accuse de son côté Kiev d’avoir attaqué le barrage et de l’avoir partiellement détruit.

Plusieurs villages inondés

La montée d’eau a été constatée dans plusieurs localités situées à proximité du barrage sans que la situation devienne critique, selon l’administration de la région de Kherson, installée par la Russie.

«S’il le faut, nous sommes prêts à évacuer les habitants des villages riverains», a déclaré dans un communiqué sur Telegram le chef du gouvernement de la région de Kherson, Andreï Alekseïenko, en soulignant toutefois que leur vie n’est pas menacée et appelant à «ne pas céder à la panique».

Plusieurs villages ont été «complètement ou en partie» inondés en Ukraine, et des habitants ont commencé à être évacués, a annoncé un responsable ukrainien. «Environ 16.000 personnes se trouvent en zone critique», a déclaré sur les réseaux sociaux Oleksandre Prokoudine, chef de l’administration militaire de la région de Kherson.

Le barrage de Kakhovka, pris dès le début de l’offensive russe en Ukraine, permet notamment d’alimenter en eau la péninsule de Crimée, annexée en 2014 par Moscou. Aménagé sur le fleuve Dniepr en 1956, pendant la période soviétique, l’ouvrage est construit en partie en béton et en terre. Il s’agit de l’une des plus grandes infrastructures de ce type en Ukraine.

Un temps objet des inquiétudes, la centrale nucléaire de Zaporijjia ne serait pas menacée par les dégâts occasionnés au barrage, ont déclaré les autorités russes. Un constat confirmé par l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), qui a assuré qu’il n’y avait «pas de danger nucléaire immédiat».

«Les experts de l’AIEA» présents sur le site «surveillent de près la situation, a ajouté l’instance onusienne dans un tweet, alors que la centrale utilise l’eau du fleuve pour refroidir le combustible des coeurs des réacteurs.


Par Le360 (avec AFP)
Le 06/06/2023 à 07h40