L’Algérien Smaïl Chergui vient de glisser, jeudi 11 juin, dans un communiqué du Conseil de paix et de sécurité (CPS) de l’Union africaine (UA), qu’il préside, des félicitations très particulières à son pays, pour «avoir fourni des équipements médicaux et des produits alimentaires aux camps de réfugiés sahraouis à Tindouf».
Non satisfait que ce communiqué du CPS ne cite aucun pays en particulier, mais «salue l'assistance humanitaire substantielle apportée par les États membres pour aider les groupes vulnérables», Smaïl Chergui a tenu à ce que le nom de son pays figure dans ce communiqué à l’exclusion des 53 autres Etats africains.
Pourtant l’aide algérienne à laquelle il fait référence, et qui a été récemment surmédiatisée même si personne ne sait trop en quoi elle consiste réellement, s’est limitée aux dirigeants du Polisario. Or ces derniers forment toujours un écran très étanche entre l’aide humanitaire internationale et ses destinataires dans les camps de Lahmada. Et quand bien même l’Algérie serait un Etat actif dans l’humanitaire, pourquoi n’a-t-elle pas aidé les vrais réfugiés, ceux qui se trouvent au Mali, au Soudan, pour ne citer que des zones géographiques qui sont à quelques encablures de ses frontières?
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Pour bien comprendre l’agenda que sert le commissaire algérien à l’UA, il convient de préciser que ce dernier est toujours un salarié du ministère algérien des Affaires étrangères. Des médias algériens, proches du régime pourtant, s’étaient émus que Smaïl Chergui conserve son salaire d’ambassadeur d’Algérie en Russie, poste qu’il a quitté depuis 2013. Ces mêmes médias précisent que Chergui dispose d’une luxueuse villa à Addis-Abeba, louée aux frais du trésor public algérien à 150.000 euros par an. Un vrai scandale, parce que ce commissaire à la Paix et à la sécurité au sein de l’UA est aussi rétribué par l’institution africaine.
Dès lors, on comprend que ce fonctionnaire du ministère algérien des Affaires étrangères serve les intérêts et la politique de son pays, dont l’hostilité à l’intégrité territoriale du Maroc est la première cause. Ce comportement scandaleux du commissaire algérien interpelle aussi l’UA qui devrait établir un pacte éthique qui interdit de transformer l’instance africaine en plateforme pour défendre la politique étrangère d’un pays au détriment de tant d’autres.
L’Algérie et le Polisario isolés à l’UA
Depuis le retour du Maroc à l’UA, l’Algérie et son protégé polisarien sont en perte de vitesse dans l’instance africaine, où le dossier du Sahara n’a plus droit de cité. C'est ce qui explique cette tentative désespérée de Smaïl Chergui de leur jeter une bouée de sauvetage. Les revers de ce duo se multiplient. Ainsi, lorsque la ministre espagnole des Affaires étrangères, de l'Union européenne et de la coopération, Arancha Gonzalez Laya, a récemment adressé aux Africains un message à l’occasion de la Journée de l’Afrique (le 27 mai), elle a bien pris soin, dans son tweet, de biffer le drapeau du Polisario de la carte de l’Afrique.
C’est alors que Smaïl Chergui, sûrement après que la cheffe de la diplomatie ibérique a refusé de s'excuser pour son acte volontaire et bien réfléchi, a contacté, le 2 juin courant, Cristina Gallach qui, bien que secrétaire d’Etat espagnole aux Affaires étrangères, est exclusivement chargée de l’Ibéro-Amérique et des Caraïbes. Ce qui n’a pas empêché la presse algérienne et les médias du Polisario de mentir délibérément en arguant que Chergui a eu des «échanges fructueux» avec la «ministre des Affaires étrangères» espagnole, sur les questions africaines, dont le Sahara.
A travers ce type d’agissements puérils, le cheval de Troie de la diplomatie algérienne à l’UA vient de donner une nouvelle fois la preuve scandaleuse qu’il ne veille ni sur la paix, ni sur la sécurité dans le continent africain, mais uniquement sur les intérêts très étroits de l’Algérie.