Royaume-Uni: conservateurs et travaillistes en ordre de bataille pour des législatives anticipées

Keir Starmer, chef du chef du Labour, parti donné grand favori aux prochaines élections législatives au Royaume-Uni.

Dans six semaines, les Britanniques voteront: le Royaume-Uni se lance jeudi dans la bataille des législatives du 4 juillet, où l’opposition travailliste part grande favorite pour retrouver le pouvoir après 14 ans de règne conservateur.

Le 23/05/2024 à 08h54

À la surprise générale, le Premier ministre britannique Rishi Sunak a annoncé hier mercredi la tenue des élections au début de l’été, et non à l’automne comme attendu par la plupart des observateurs. Un véritable pari pour le chef du gouvernement de 44 ans, qui entame jeudi une tournée dans les quatre nations du Royaume-Uni avec une vingtaine de points de retard dans les sondages.

Dans les matinales, Rishi Sunak a martelé les mots-clés de sa campagne, se posant comme celui qui prend des «mesures audacieuses» pour assurer la sécurité des Britanniques, dispose d’un «plan clair», face à un Labour dépeint comme synonyme d’un «retour à la case départ» et offrant une «amnistie» à l’immigration clandestine.

La tâche s’annonce titanesque pour Rishi Sunak, qui n’est pas parvenu à redresser la barre depuis qu’il est entré en octobre 2022 au 10, Downing Street. Les sondages donnent le Labour autour de 45% des intentions de vote, contre moins de 25% pour les Tories, semblant ouvrir un boulevard vers le poste de Premier ministre au chef du Labour Keir Starmer, ancien avocat et directeur du parquet de 61 ans, qui a reconstruit son parti après la défaite de 2019.

Formellement, la campagne officielle dans les 650 circonscriptions des députés de la Chambre des Communes ne commencera qu’après la dissolution du Parlement, le 30 mai prochain. En réalité, les partis s’y préparent depuis des mois.

La pression était de plus en plus forte pour que Rishi Sunak convoque les électeurs tant les sondages étaient mauvais, rendant le gouvernement de moins en moins audible. Une série de bonnes nouvelles économiques -retour de la croissance et coup de frein à l’inflation- ont fini par le convaincre de se lancer.

Après 14 ans de pouvoir conservateur marqués par le référendum du Brexit et pas moins de cinq Premiers ministres, les Britanniques semblent décidés à tourner la page, épuisés par la baisse du pouvoir d’achat, le déclin des services publics -surtout du système de santé, à bout de souffle-, la hausse des taux d’intérêt ou encore la crise du logement.

Selon un sondage YouGov publié mercredi, le Labour est considéré comme mieux placé que les Tories pour gérer pratiquement tous les sujets, y compris la fiscalité, l’immigration et la sécurité qui sont traditionnellement les domaines de prédilection des conservateurs. «Le temps du changement est venu!», a lancé Keir Starmer après l’annonce des élections. «Nous pouvons commencer à reconstruire le Royaume-Uni et changer notre pays».

Par Le360 (avec AFP)
Le 23/05/2024 à 08h54