Oubi Bachir Bouchraya ou le visage du Polisario à l’UE de la corruption et de la manipulation

Oubi Bachir Bouchraya. (Photo: Jeune Afrique)

PortraitSous ses allures de diplomate feutré, Oubi Bachir Bouchraya incarne la face la plus trouble du Polisario: celle d’un mouvement gangrené par la corruption et inféodé aux services algériens. De la formation cubaine aux réseaux de blanchiment entre Bruxelles, Dubaï et la Costa del Sol, ce «représentant» du front séparatiste auprès de l’Union européenne a bâti des réseaux d’influence et d’argent sale, au détriment des Sahraouis abandonnés dans les camps de Tindouf.

Le 25/10/2025 à 11h30

Oubi Bachir Bouchraya incarne la face cachée du Polisario: c’est un funambule de l’ombre, au service d’un mouvement séparatiste miné par la corruption, inféodé à l’Algérie et prêt à toutes les manipulations pour perdurer. Son immunité, grâce à un passeport diplomatique algérien, lui permet d’échapper à la justice pour l’instant, mais les preuves s’accumulent contre lui. Né en 1970 à Zouirat, en Mauritanie, Oubi Bachir Bouchraya a baigné dès son enfance dans l’idéologie du Polisario. Une large partie de sa famille réside à Tindouf et jouit de privilèges insoupçonnés pour le commun des Sahraouis qui vivent d’aides alimentaires depuis cinquante ans et sont séquestrés sous des tentes, dans des camps où règnent la misère, les violations des droits humains et la répression autoritaire.

Formé à Cuba dans les années 1980, il y a appris les rudiments de la guérilla et de la propagande. Éduqué à l’école de la révolution castriste, où il a su manier autant le fusil que la dialectique marxiste, cette formation explique son mépris affiché pour les processus démocratiques et sa prédilection pour les méthodes autoritaires. De retour dans les camps de Tindouf, où il devient un Sahraoui apatride malgré sa naissance en Mauritanie, il gravit rapidement les échelons grâce à sa loyauté sans faille envers Mohamed Abdelaziz, le chef du Polisario qui a régné en parfait dictateur de 1976 jusqu’à sa mort en 2016. En 2019, Bouchraya est devenu le représentant de la junte en Europe et auprès de l’Union européenne, un poste impliquant un regard sur les fonds humanitaires expédiés par les ONG et l’UE vers les camps. Une vache à traire où se démarquera le faux émissaire, accusé de détourner, entre autres, 1,5 million de dollars offerts par l’Afrique du Sud pour construire des infrastructures, mais volatilisés dans les poches des leaders.

Sous son égide, le Polisario, marionnette de l’Algérie qui lui fournit armes, entraînement et soutien financier depuis 1975, s’enlise dans la corruption généralisée. Des enquêtes européennes et onusiennes révèlent des détournements massifs d’aides humanitaires destinées aux camps affamés, qui finissent dans les circuits noirs, avec la complicité algérienne. Bouchraya, maître de la propagande, est accusé en 2022 par sa propre hiérarchie, de «trop se servir», avec des pied-à-terre dans la Costa del Sol en Espagne et des biens insondables pour sa famille en Mauritanie. L’homme, embourgeoisé, simule la démission, la même année, sur fond de dissensions avec Brahim Ghali, le chef de la milice, et expose les fissures: un opportuniste fuyant un édifice pourri, accusé de vols par son clan. Tandis que les Sahraouis croupissent dans la pauvreté, ce diplomate de l’ombre prospère. Mais, cette fausse démission, qui signifiait à vrai dire: «Laisser-moi faire ce que je veux», fait tilt. Sous la pression d’Alger, il est de nouveau choyé par la junte, et réinstallé à son poste d’émissaire des miliciens auprès de l’UE. Son mandat à Genève impliquait de critiquer l’influence marocaine à l’ONU, mais s’est terminé par une réaffectation que d’anciens membres du Polisario décrivent comme une «sanction». En octobre 2025, il continue de s’exprimer, condamnant le dernier accord UE-Maroc et plaidant pour des contestations légales devant la Cour de justice européenne.

Les petites affaires de Monsieur Europe

Plongeons dans les abysses de 2015: la justice espagnole déterre des transferts suspects de 500.000 euros vers un compte luxembourgeois sous le contrôle de Bouchraya. Ces subventions européennes, promises à l’achat de denrées pour les camps faméliques, se muent en pots-de-vin pour des avocats madrilènes et des lobbyistes bruxellois, ces parasites qui astiquent l’image ternie du Polisario. Mais ce n’est que la surface d’un iceberg pourri: des déserteurs fuyant la répression murmurent que Bouchraya a orchestré un circuit parallèle via des coopératives fictives en Espagne, où des cargaisons de nourriture fantômes sont revendues au marché noir, engraissant des intermédiaires mauritaniens liés à sa famille. L’argent blanchi réapparaît sous forme de propriétés discrètes, des appartements luxueux camouflés sous des noms d’emprunt, où il reçoit des émissaires algériens pour sceller des pactes occultes.

Avançons vers 2020, où Tracfin, le cerbère financier français, met au jour un labyrinthe de transactions entre Bouchraya et des sociétés-écrans à Dubaï. Des fonds algériens, ces veines empoisonnées du Polisario, serpentent à travers Hong Kong et les Émirats, recyclés par d’anciens banquiers libanais, maîtres du blanchiment qui ont fui Beyrouth avec des valises de secrets. Bouchraya, tel un alchimiste du mal, convertit cet argent en investissements opaques: des start-ups numériques en France, des parts dans des casinos virtuels, même des cryptomonnaies anonymes pour masquer les traces. Pendant la pandémie, alors que les camps de Tindouf étouffent, il détourne des aides médicales européennes– masques, vaccins– revendues via des réseaux moyen-orientaux, les profits atterrissant dans des wallets Bitcoin inaccessibles. Ses collaborateurs, une meute de loups en col blanc, incluent des ex-fonctionnaires algériens exilés, qui gèrent des associations culturelles en banlieue parisienne, des façades pour laver l’argent sale en subventions artistiques bidon.

En 2023, un scandale éclate avec des fuites de documents internes du Polisario, révélant que Bouchraya a siphonné des dons qataris destinés à des écoles, les réinjectant dans un fonds spéculatif à Chypre, où des oligarques russes, qui font du business avec Alger, blanchissent leurs propres fortunes illicites. Ce qui explique sa soi-disant démission. Témoignages accablants de réfugiés évadés décrivent des extorsions: familles forcées de payer des «frais de loyauté» pour survivre, les sommes transitant par des comptes suisses liés à Bouchraya. Son immunité craquelle sous le poids des enquêtes d’Interpol, avec des mandats discrets pour fraude aggravée. Ce n’est pas un diplomate, mais un prédateur, un cancer rongeur qui dévore l’UE de l’intérieur, laissant un sillage de pauvreté et de désespoir dans les camps. La justice, lente mais inexorable, approche; bientôt, ce charlatan de l’ombre pourrira dans l’oubli, ses empires de papier réduits en cendres.

Ses liens avec les services de renseignement algériens

Oubi Bachir Bouchraya, cette marionnette huileuse tirée par les ficelles invisibles d’Alger, incarne les liens viscéraux entre le Polisario et les services algériens, un pacte scellé où l’espionnage se fond dans la propagande comme du venin dans une plaie ouverte. Agent d’influence patenté, il n’est qu’un pion du DRS– ou ce qu’il en reste, rebaptisé DGSE algérienne–, un relais fidèle qui exécute les ordres d’Alger avec la précision d’un idiot utile, mais qui facture cher ses services. Des murmures de couloirs européens, nourris par des fuites diplomatiques, le peignent comme un coordinateur sournois, chargé de semer le chaos anti-marocain dans les arènes bruxelloises, infiltrant comités et parlementaires avec des dossiers truqués et des promesses empoisonnées.

En Europe, il reçoit des briefings codés d’Alger, via des valises diplomatiques ou des rencontres clandestines à Paris, où des officiers du renseignement déguisés en attachés culturels dictent la ligne: amplifier les fake news sur le Sahara, corrompre des ONG et des maires de France avec des fonds noirs, et saper les accords commerciaux marocains. Son rôle? Un cheval de Troie, glissant des rapports falsifiés dans les mains d’eurodéputés naïfs, transformant l’UE en théâtre d’une guerre froide maghrébine.

Des documents déclassifiés de la CIA révèlent que Bouchraya est un contact régulier des services de renseignement algériens (DRS). Son rôle: coordonner la propagande anti-marocaine en Europe et infiltrer les institutions européennes. Le bonhomme est listé par la CIA comme un «agent d’influence» du DRS. Il reçoit des instructions directes d’Alger.

Des analystes indépendants pointent des connexions avec des cellules algériennes impliquées dans le cyberespionnage, où Bouchraya fournit des intel sur des dissidents sahraouis évadés, facilitant des enlèvements transfrontaliers. Alger, ce parrain omniprésent, arme le Polisario non seulement de kalachnikovs mais d’un arsenal de désinformation, avec des hommes comme Bouchraya en fer de lance. Tandis que les camps de Tindouf se meurent depuis un demi-siècle sous la surveillance algérienne, il prospère, un traître vendu qui sacrifie des vies pour un rêve géopolitique délirant, dont lui-même ne croit plus si bien qu’il a soigneusement préparé sa retraite dorée en Espagne.

Le vrai visage du diplomate: prise d’otages et menaces en tous genres

Ce loup en peau d’agneau diplomatique arbore en public le masque lisse d’un défenseur des droits humains, paradant dans les couloirs de l’UE avec des discours sirupeux sur la liberté et la justice. Mais grattez la surface, et vous découvrez un monstre aux crocs acérés, un architecte de la terreur qui justifie en privé la répression féroce dans les camps de Tindouf, ces goulags des sables où les Sahraouis croupissent sous la botte du Polisario. Loin des caméras, il encourage les enlèvements d’opposants, ces disparitions orchestrées pour étouffer toute voix discordante, transformant des militants en fantômes effacés par la peur et la violence. Des rapports accablants, comme ceux dénoncés devant le Conseil des droits de l’homme de l’ONU, exposent la complicité algérienne dans ces abductions, avec des tortures supervisées par des services secrets qui n’hésitent pas à briser des vies pour préserver l’illusion d’un mouvement unifié.

Pire encore, des enregistrements clandestins, glanés par des journalistes mauritaniens infiltrés dans les réseaux dissidents, capturent le vrai visage de ce charlatan: un Bouchraya vociférant des menaces contre des Sahraouis exilés, ces traîtres à ses yeux qui osent dénoncer la corruption et l’autoritarisme. Dans une conversation téléphonique interceptée, sa voix glaciale ordonne à des miliciens du Polisario de «faire taire» un activiste en Espagne, non par la force brute– trop risqué en Europe–, mais par une intimidation vicieuse: cibler les familles restées piégées à Tindouf, ces otages involontaires transformés en levier de chantage. Des mères harcelées, des enfants menacés d’expulsion vers le désert, des frères jetés dans des cachots improvisés où la faim et les coups deviennent routine. Bouchraya, ce maître chanteur, sait que la terreur familiale est plus efficace qu’un poignard; elle brise les âmes sans laisser de traces visibles, maintenant le silence sur les exactions du régime.

Ce n’est pas un incident isolé, mais une stratégie rodée, héritée de ses années cubaines où il a appris non seulement la propagande, mais les techniques sombres de la subversion. En tant que représentant en Europe, il coordonne ces opérations transfrontalières pour traquer les déserteurs: surveillance en ligne, faux profils sur les réseaux sociaux, même des alliances avec des gangs mafieux pour des passages à tabac discrets. Des témoins des camps fuyant vers le Maroc ou l’Espagne racontent des histoires cauchemardesques: appels nocturnes anonymes promettant la mort, voitures suspectes garées devant leurs domiciles, ou pire, des enlèvements ratés qui laissent des cicatrices psychologiques indélébiles. Bouchraya justifie cela au nom de la «cause», un euphémisme pour un pouvoir absolu qui tolère zéro dissentiment, écrasant les rêves d’autonomie sous un tapis de mensonges et de sang.

Réseaux d’influence: lobbying et manipulation médiatique

Son terrain de chasse de prédilection? L’Espagne, cette ancienne puissance colonisatrice où il cultive un réseau de lobbying dans les médias comme un jardin de ronces. Des journalistes complaisants, gavés de subventions occultes, crachent des articles dans des journaux comme El Diario ou ABC, dépeignant le Polisario en victime angélique tandis que le Maroc est croqué en ogre impérialiste. Bouchraya, avec son sourire faux-cul comme une pièce de monnaie contrefaite, orchestre des conférences fantômes à Madrid, où des intellectuels naïfs recyclent des narratifs algériens, amplifiant les mensonges sur les réseaux sociaux via des bots payés à la pièce et des campagnes X financées en sous-main, où des hashtags virulents comme #FreeSahara noient la vérité manipulée depuis des bureaux discrets à Barcelone.

Puis, la France lui est confiée, ce bastion stratégique où il étend ses tentacules, infiltrant les cercles gauchistes et les ONG apatrides. À Paris, il courtise des députés avec des dîners fastueux, des promesses de scoops exclusifs, transformant des médias comme Le Monde Diplomatique en échos complaisants de la propagande polisarienne. Mais le clou du spectacle? En 2020, ce charlatan dépense plus de 2 millions d’euros– «empruntés» des aides européennes– pour financer des voyages de parlementaires dans les camps de Tindouf. Ces soi-disant missions «humanitaires» ne sont que des mises en scène grotesques: visites guidées sous surveillance, où les visiteurs, éblouis par des tentes arrangées et des discours larmoyants, rentrent en Europe pour plaider la cause du Polisario au Parlement, ignorant les tortures cachées et les séquestrations. Bouchraya, maître de cérémonie, dirige un vaste réseau continental, s’appuyant sur des organisations bidon enregistrées à Bruxelles ou Strasbourg, spectres fiscaux qui blanchissent les fonds et diffusent des rapports sans lendemain.

Au cœur de cette machinerie infernale, la manipulation médiatique atteint des sommets de cynisme: financements de reportages biaisés, où des caméras complaisantes filment des réfugiés triés sur le volet, occultant la peur et la répression. Des alliances avec des influenceurs européens, payés pour des posts Instagram lustrés, propagent le virus de la désinfo, infectant l’opinion publique. Mais la toile se resserre: enquêtes journalistiques, fuites de whistleblowers exposent ce lobby putride.

Par Karim Serraj
Le 25/10/2025 à 11h30