Le 6 janvier 2021, le milliardaire républicain candidat à sa réelection avait tenu un discours enflammé pour contester les résultats de l’élection perdue face à Joe Biden, devant ses supporters déchaînés partis ensuite à l’assaut du symbole de la démocratie américaine.
«Je n’arrivais pas à croire ce que je voyais», se rappelle Dawn Bowman venue du Maryland pour écouter le discours de la vice-présidente démocrate. «J’avais les larmes aux yeux. J’en ai pleuré», confie-t-elle à l’AFP.
Sur cette esplanade de l’Ellipse située à quelques encablures de la Maison Blanche, la police estime que plus de 50.000 personnes se presseront pour écouter Kamala Harris, ancienne procureure, prononcer un «réquisitoire» censé tourner la page de la «division».
Dawn Bowman est là pour tirer un trait, pour voir une candidate «porteuse d’espoir, parlant d’aller de l’avant, de progrès, d’amour et non de haine».
«Cela me dépasse complètement comment les gens peuvent oublier et voir au-delà de ce qu’il a fait», ajoute l’éducatrice de 52 ans en référence aux républicains votant pour Donald Trump.
«Historique»
Nylah Mitchell avait seulement 17 ans le 6 janvier 2021. Elle définit sa présence sur les lieux aujourd’hui comme «historique».
«J’ai regardé tout cela à la télévision. C’était de la folie, j’étais assez choquée», explique l’étudiante. «Mais surtout à mon jeune âge, je pense qu’il est important pour moi d’être là.»
Après avoir voté dans la journée, elle attend beaucoup du discours de la vice-présidente démocrate. Elle souhaite l’entendre défendre «la nécessité de changer, d’espérer et de construire une nouvelle Amérique» ainsi qu’un «électrochoc par rapport à ce que nous avons vu il y a quatre ans».
«Honte»
Derrière les hautes barrières noires autour du lieu du meeting, Peter Fernandez observe les équipes de sécurité se mettre en place. Il se souvient avoir eu «honte» il y a quatre ans lorsqu’il a vu à la télévision l’assaut du Capitole.
Au départ «je me suis dit que ce n’était rien et que je ne devais pas m’inquiéter», raconte ce retraité de 66 ans.
Puis «au fur à mesure des événements, c’était incroyable (...) Nous sommes supposés avoir un pays sûr», dénonce-t-il.
À quelques jours du scrutin du 5 novembre, Donald Trump ne cesse d’affirmer que la seule possibilité pour lui de perdre serait que le camp de son adversaire, la démocrate Kamala Harris, truque les résultats de l’élection.
Il a refusé plusieurs fois de dire qu’il accepterait l’issue du scrutin en cas de défaite.
Mais Peter Fernandez ne croit pas que des événements semblables puissent se dérouler à nouveau.
«Nous ne reviendrons pas en arrière», dit-il. «Je pense que ceux qui ont participé se sont sentis abandonnés par Donald Trump (...) donc je ne pense pas qu’il sera suivi de manière aussi violente que le 6 janvier (2021).»
Kristen Ehlman veut croire elle que le simple fait qu’une foule se retrouve là «où la haine a empoisonné le sol» permettra «d’en finir avec cette violence».