"Dire cela, c'est dire la vérité aux Français sur la réalité de la menace. C'est qualifier lucidement la nature protéiforme du terrorisme qui nous vise pour mieux le combattre, avec une détermination sans faille", a souligné M. Cazeneuve dans une interview publiée par le quotidien Le Monde, daté du jeudi.
Evoquant l'attentat de Nice, le ministre français a noté que cette attaque montre qu'il peut y avoir des répliques et appelle un niveau de vigilance renforcé.
"L'attentat de Nice est, par sa modalité, le profil de son auteur, très différent de ce que nous avions vécu jusqu'à présent", a-t-il fait observer, relevant qu'"à Nice, nous avons été confrontés à une violence pathologique qui a trouvé son assouvissement dans l'idéologie mortifère de l'EI".
Pour ce qui est du projet de loi adopté par l'Assemblée nationale prorogeant l'état d'urgence en France, en vigueur depuis les attentats du 13 novembre, M. Cazeneuve a expliqué que ce texte permettra désormais d'exploiter les données numériques saisies, conformément à la jurisprudence du Conseil constitutionnel, et donc d'enclencher davantage encore de procédures judiciaires pour terrorisme, estimant que c'est le caractère imminent du péril qui justifie la prolongation.
"L'état d'urgence ne peut pas être un état permanent. Il permet la mobilisation de moyens exceptionnels quand les conditions de droit sont réunies, sous le contrôle du juge administratif", a-t-il encore dit, expliquant que ce n'est pas un état d'exception, il est constitutif de l'Etat de droit.