Le tripatouillage des constitutions est devenu récurrent en Afrique. En Mauritanie, une partie de l’opposition croît dur que le président Mohamed Ould Abdel Aziz est lui aussi tenté par la modification de la constitution.
Pourtant celui-ci «s’est engagé à respecter la limitation constitutionnelle des mandats et à quitter le pouvoir en 2019, à l’occasion de différentes conversations avec les diplomates des chancelleries occidentales, notamment l’ambassadeur de France, selon l’hebdomadaire «Alakhbar» un organe privé, paru mercredi 13 janvier courant.
Cette information remet sur le tapis la limitation à deux (2) du nombre de mandats du président de la République édictée à travers les dispositions de la constitution de juillet 1991, modifiée par voie référendaire le 25 juin 2006.
Elu pour un mandat de 5 ans «le président de la République est rééligible une seule fois» article 28 de la constitution.
«Au moment d’entrer en fonction, le président de la République prête serment en ces termes : je jure par Allah l’unique de bien et fidèlement remplir mes fonctions, dans le respect de la constitution et des lois, de veiller à l’intérêt du peuple mauritanien, de sauvegarder l’indépendance et la souveraineté du pays, l’unité de la patrie et l’intégrité du territoire national.
Je jure par Allah l’unique de ne point prendre ni soutenir, directement ou indirectement, une initiative qui pourrait conduire à la révision des dispositions constitutionnelles relatives à la durée du mandat présidentiel et au régime de son renouvellement prévu aux articles 26 et 28 de la présente constitution» article 29.
En Afrique, les dispositions limitant le mandat du président de la République font régulièrement l’objet de «modifications»-le terme apparaît ici comme un doux euphémisme, face à une réalité qui prend la forme d’un véritable braquage constitutionnel dans de nombreux pays, à l’approche des échéances électorales.
Mais dans le cas de la Mauritanie, les articles garantissant l’alternance sont érigés au rang «de clauses d’éternité» selon la formule des spécialistes du droit constitutionnel. Il s’agit de dispositions gravées dans du marbre et dont la constitution ne prévoit aucune procédure juridique de révision, intangibles au même titre que la réforme républicaine de l’Etat et le principe du multipartisme.