Alors que depuis huit jours, le Maroc connaît d’importantes manifestations sociales pour la réforme de l’éducation et de la santé, ou encore la fin de la corruption, la question de l’implication d’une main étrangère dans ce mouvement anonyme né sur la plateforme d’échange Discord se pose de manière récurrente. D’autant que sur les réseaux sociaux, de très nombreux comptes algériens n’ont eu de cesse depuis la naissance de ce mouvement social de souffler sur les braises de la colère populaire.
Toutefois, bien que ces rassemblements aient été entachés par des actes de vandalisme perpétrés par des casseurs, c’est par leur caractère profondément pacifique que se démarquent les manifestations au Maroc, le mouvement GenZ212 condamnant avec ferveur toute forme de violence.
Ainsi, malgré les appels lancés sur les réseaux sociaux par des trolls algériens incitant les manifestants à renverser le pouvoir en place, et plus précisément la monarchie, c’est le chemin inverse qu’a pris la jeunesse marocaine, en prônant chaque jour son attachement indéfectible au roi Mohammed VI et à l’institution monarchique. Face à ces appels au soulèvement et à faire basculer le pays dans la révolution, les réseaux sociaux ont fait bloc et dans les rues, les Marocains se sont rangés aux côtés des forces de l’ordre, leur offrant des bouquets de fleurs comme le documentent de nombreuses vidéos, intervenant à leurs côtés pour empêcher des actes de vandalisme, et applaudissant leur engagement dans la protection des citoyens et leur respect des manifestants.
Lire aussi : Ingérence dans les affaires du Mali: la diplomatie algérienne ou le don de se mettre à dos la terre entière
Cette tentative de déstabilisation numérique n’est pas sans rappeler le procédé employé en France il y a quelques mois, et épinglé dans une note confidentielle remise à Matignon, le 25 juin par Viginum, le service de vigilance et de protection contre les ingérences numériques étrangères en France. Il y était question d’une «activité numérique malveillante perpétrée par des trolls pro-algériens», de «manœuvres informationnelles» opérées depuis six mois contre la France, toutes perpétrées par «un réseau de trolls localisés en Algérie». À la manœuvre, l’Organe national de prévention et de lutte contre les infractions liées aux technologies de l’information et de la communication en Algérie, l’ONPLOTIC, placé sous la coupe du ministre algérien de la Défense, soit Abdelmadjid Tebboune.
Le régime algérien appelle les manifestants marocains au chaos
Cet assaut numérique contre le Maroc n’ayant pas abouti, c’est cette fois-ci à visage découvert et de manière très officielle qu’agit le régime algérien. Dans un discours prononcé face à la presse de son pays le 4 octobre, Abdelkader Bengrina, islamiste algérien au service du pouvoir et chef de file du parti Al Bina, fervent soutien d’Abdelmadjid Tebboune, a ainsi lancé un appel aux Marocains, qui lève définitivement le voile sur les intentions de ce régime: «Marchez vers le palais royal et mettez fin à la normalisation maintenant!», a martelé ce sinistre personnage.
Faute d’avoir pu convaincre les Marocains de faire sombrer leur pays dans le chaos en surfant sur la vague des revendications sociales, c’est cette fois-ci la carte de la politique étrangère menée par le Maroc que tente d’utiliser l’homme de paille de Tebboune pour nuire au Royaume. Jouer la carte de la cause palestinienne et se positionner en ennemi juré du sionisme: une litanie usée jusqu’à la corde qui ne convainc plus personne dans un pays où les manifestations pro-palestiniennes sont interdites… contrairement au Maroc.
Mais les manifestants marocains ne sont pas dupes et au cours de ces grands rassemblements s’est d’ailleurs exprimé très clairement, dans de très nombreux témoignages, un objectif crucial: la primauté au Maroc et au développement des services publics pour les Marocains et nul autre sujet.
A travers le discours de Bengrina se dessine un cas de plus de l’ingérence scandaleuse dont fait preuve le régime algérien vis-à-vis du Maroc. Mais plutôt que de s’acharner vainement à nuire à son voisin, l’Algérie devrait plutôt se préoccuper de l’émergence sous ses cieux d’un soulèvement autrement plus périlleux que GenZ212 où les manifestants ne dépassent pas 1000 personnes dans les sit-in. Ce qui couve en Algérie, c’est un soulèvement de plusieurs centaines de milliers de personnes. Là où le Hirak a échoué en 2019 et jusqu’à 2021, en renversant le régime militaire qui a pris en otage le pays, son peuple et poussé sa jeunesse, privée du droit à la parole, à fuir le pays, le soulèvement à venir va le réussir.
N’en déplaise à l’Algérie, à Abdelkader Bengrina et ses maîtres, la jeunesse marocaine exprime à travers ces manifestations son attachement farouche à son pays, sa couronne, son désir de s’impliquer politiquement, sa décision d’œuvrer pour un meilleur futur pour tous et son rejet de la fuite vers l’exil. Bengrina et ses maîtres à Alger peuvent continuer de fantasmer sur un soulèvement contre la monarchie multiséculaire au Maroc. Ce ramassis de karghoulis et de populations diverses, âgé d’à peine 63 ans, n’est pas en mesure de comprendre que la Nation marocaine est consubstantielle à la Royauté dont la première dynastie remonte à l’an 788. Les tentatives de Bengrina et autres artisans des révolutions colorées se briseront toujours sur la profondeur historique de la Nation marocaine.











