L'iPhone X -prononcer 10- présente une nouvelle physionomie.
Exit le célèbre bouton rond "Home" habituellement situé en bas de l'écran: il recouvre quasiment toute la face avant de l'appareil. Autres nouveautés, cette version se déverrouille par reconnaissance faciale et dispose d'un écran dernier cri de type OLED.
Vendu à partir de 999 dollars aux États-Unis, il est lancé simultanément dans cinquante pays.
La marque à la pomme a dévoilé ce modèle très attendu mi-septembre, en même temps qu'une autre nouvelle déclinaison, l'iPhone 8, disponible depuis le 22 septembre.
Comme à chaque sortie, Apple est attendu au tournant avec l'iPhone X, d'autant que de nombreuses rumeurs font état de ventes décevantes pour le modèle 8.
Le groupe s'est employé ces derniers jours à attiser l'appétit des fans en invitant sur son site internet les acheteurs à "venir tôt" en magasin pour mettre la main sur le "X", alimentant les échos persistants sur une disponibilité limitée du modèle. Il s'est contenté d'affirmer, sans donner de chiffres, que la demande atteignait "un niveau très élevé".
L'iPhone X, présenté comme "le futur du smartphone" par le PDG du groupe Tim Cook, est disponible en précommande depuis le 27 octobre et ses exemplaires se sont vendus en quelques minutes, selon des analystes et la presse américaine. Le délai d'attente peut désormais s'étirer jusqu'à six semaines.
"C'est un bon exemple du présent, mais ce n'est pas le futur", a estimé l'analyste indépendant Rob Enderle. Pour lui, l'iPhone X "réunit des technologies qui n'avaient jamais été mises ensemble auparavant, mais ce n'est pas révolutionnaire".
Les analystes interrogés par l'AFP pensent néanmoins que la demande pour l'iPhone X devrait être forte, sans doute alimentée par les aficionados de la marque, qui ont pu choisir de délaisser l'iPhone 8 dans l'attente du modèle anniversaire.
Plusieurs caractéristiques (écran OLED sur toute la face avant, chargement sans fil...) du dernier né existent déjà chez la concurrence en particulier chez le numéro mondial, le Sud-Coréen Samsung.
Selon Tuong Huy Nguyen, analyste spécialisé au cabinet Gartner, "Apple peut lancer quelque chose qu'un concurrent a lancé il y a trois ans et pourtant rendre le marché complètement dingue".
Même en arrivant après les autres, Apple est "capable de dire qu'ils ont fait mieux", a poursuivi M. Nguyen.
"Je pense que l'iPhone X marche très bien", a souligné Bob O'Donnell, du cabinet Technalysis Research. "Ce que l'on ignore, c'est si cela est dû à une demande élevée ou à une disponibilité limitée. Peut-être un peu des deux".
À l'heure où tous les smartphones haut de gamme sont bardés d'intelligence artificielle, les performances de Siri, l'assistant vocal d'Apple, seront aussi scrutées de près.
"Siri est notoirement à la traîne par rapport à Google Assistant et à Alexa d'Amazon", a noté M. O'Donnell.
D'ailleurs Google a fait de l'intelligence artificielle et de son Assistant le principal argument de vente de son dernier smartphone lancé tout récemment, le Pixel 2.
Les consommateurs et les analystes regarderont aussi de près les performances du système Face ID de reconnaissance faciale, censé pouvoir déverrouiller le téléphone en identifiant, en trois dimensions, le visage de son propriétaire.
Outre le Pixel 2, d'autres concurrents haut de gamme attendent déjà l'iPhone X, notamment le Galaxy Note8 de Samsung ou le Mate 10 du chinois Huawei, désormais troisième vendeur de smartphones au monde.
Depuis son lancement en 2007, l'iPhone s'est écoulé à plus d'1,2 milliard d'exemplaires. Apple, qui contrôle environ 12% du marché mondial des smartphones, a encore vendu plus de 40 millions d'iPhone entre avril et juin, mais les ventes montrent des signes d'essoufflement. La firme devrait fournir jeudi, en même temps que ses résultats financiers, de nouveaux chiffres de ventes.