Liban: France et États-Unis pressent pour un «cessez-le-feu immédiat» de 21 jours

Un homme passe devant les destructions causées par les frappes aériennes israéliennes dans le quartier de Masaken, à la périphérie de Tyr, dans le sud du Liban, le 26 septembre 2024. AFP or licensors

Après une intense séquence diplomatique à l’ONU, la France et les États-Unis, rejoints par des pays arabes et européens, ont appelé mercredi à un cessez-le-feu temporaire de 21 jours entre Israël et le Hezbollah, afin d’éviter une situation hors de contrôle.

Le 26/09/2024 à 07h07

«Il est temps de parvenir à un règlement à la frontière israélo-libanaise qui garantisse la sécurité et permette aux civils de rentrer dans leurs foyers», écrivent les présidents américain Joe Biden et français Emmanuel Macron dans un communiqué commun publié après leur rencontre en marge de l’Assemblée générale de l’ONU à New York.

Ils précisent avoir être parvenus à un appel conjoint pour un cessez-le-feu temporaire, soutenus également par l’UE, l’Australie, le Canada, l’Allemagne, l’Italie, le Japon, l’Arabie saoudite, les Émirats arabes unis et le Qatar. «Nous appelons à un cessez-le-feu immédiat de 21 jours sur la frontière entre le Liban et Israël pour donner une chance à la diplomatie» en lien avec la situation au Liban et à Gaza, précisent tous ces pays dans une déclaration commune, appelant «toutes les parties, y compris les gouvernements d’Israël et du Liban» à l’approuver.

Mercredi, Joe Biden a averti qu’une «guerre généralisée est possible» au Moyen-Orient, tandis qu’Emmanuel Macron a appelé «Israël à cesser l’escalade au Liban et le Hezbollah à cesser les tirs». Israël ne peut pas «sans conséquence, étendre ses opérations au Liban», a lancé le président français. L’armée israélienne a dit mercredi préparer «une possible entrée» sur le sol libanais..

«Au bord d’une catastrophe»

«L’enfer se déchaîne au Liban», s’est alarmé le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres. Le Proche-Orient est «au bord d’une catastrophe totale», a, lui, averti le ministre iranien des Affaires étrangères Abbas Araghchi, en assurant que Téhéran soutiendrait le Liban «par tous les moyens».

De nombreux dirigeants arabes et musulmans, mais pas seulement, ont durement pris à partie Israël lors de cette grand-messe diplomatique annuelle, multipliant les condamnations contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, accusé par le président turc, Recep Tayyip Erdogan, «d’entraîner toute la région dans la guerre».

Et les voies de sortie de crise sont étroites. Washington a toujours estimé qu’un cessez-le-feu à Gaza restait le meilleur moyen d’inciter à une solution diplomatique entre Israël et le Hezbollah. D’autant que le groupe chiite pro-iranien affirme agir pour soutenir le groupe sunnite Hamas palestinien à Gaza.

Pour l’heure, les négociations pour obtenir un tel cessez-le-feu, menées conjointement par les États-Unis, le Qatar et l’Egypte, sont dans une impasse. Israël est resté sourd aux appels à la désescalade, ouvrant ce second front dans le nord, après des mois d’échanges de tirs.

Fervent soutien d’Israël, Joe Biden s’est jusqu’alors refusé à user du levier des armes fournies par les États-Unis, à l’exception d’une livraison de bombes en mai. Et un changement de stratégie semble peu probable à l’approche de l’élection présidentielle du 5 novembre.

Par Le360 (avec AFP)
Le 26/09/2024 à 07h07