L'Australie va remplacer ses hélicoptères européens par du matériel américain

Des soldats australiens chargeant des caisses de nourriture fraîche sur un hélicoptère multirôle MRH-90 Taipan. Photo prise le 4 mars 2022 et publiée par les Forces de défense australiennes le 6 mars.

Des soldats australiens chargeant des caisses de nourriture fraîche sur un hélicoptère multirôle MRH-90 Taipan. Photo prise le 4 mars 2022 et publiée par les Forces de défense australiennes le 6 mars. . Dustin ANDERSON / FORCE DE DÉFENSE AUSTRALIENNE / AFP

L'Australie a annoncé mercredi l'abandon de sa flotte d'hélicoptères militaires de fabrication européenne, des appareils de type MRH90, alias Taipan, pour du matériel américain, en dépit des efforts de Paris pour sauver le contrat.

Le 18/01/2023 à 07h33

L’Australie a annoncé mercredi l’abandon de sa flotte d’hélicoptères militaires de fabrication européenne, des appareils de type MRH90, alias Taipan, pour du matériel américain, en dépit des efforts de Paris pour sauver le contrat.

Le ministre de la Défense australien Richard Marles, membre du gouvernement de centre-gauche élu l’an dernier, a précisé que les hélicoptères Taipan seraient remplacés par des appareils de type Black Hawk de fabrication américaine.

Le MRH90 ou Taipan est la version australienne du NH90, un hélicoptère multirôles qui est en service dans l’armée française sous le nom de Caïman.

Cet appareil est produit par le consortium industriel européen NH Industries (NHI), qui réunit le constructeur aéronautique européen Airbus Helicopters, le groupe italien Leonardo et le néerlandais Fokker.

Fin 2021, le gouvernement australien avait «informé Airbus de sa décision de lancer une demande de ventes militaires à l’étranger pour éventuellement remplacer le MRH90», avait alors indiqué l’avionneur européen.

«Les Taipans nous posent des problèmes depuis de nombreuses années en termes de maintenance et d’approvisionnement en pièces de rechange», a expliqué M. Marles mercredi sur la chaîne de télévision nationale australienne ABC.

«Nous sommes confiants dans le fait que cela n’interrompra pas la relation renouvelée avec la France», a-t-il assuré, alors que le gouvernement français avait exhorté l’Australie à conserver ses quarante hélicoptères Taipan.

La confiance entre les deux pays s’était rompue en septembre 2021 lorsque l’ancien gouvernement conservateur australien avait brusquement annulé un contrat de 90 milliards de dollars australiens (56 milliards d’euros) pour des sous-marins du groupe français Naval Group, lui préférant des sous-marins à propulsion nucléaire britanniques ou américains.

Au plus fort de la crise, le président français Emmanuel Macron avait accusé le Premier ministre australien de l’époque, Scott Morrison, d’avoir menti sur l’accord, avant de rappeler l’ambassadeur français installé à Canberra.

Les relations franco-australiennes sont restées tendues jusqu’à l’élection en mai 2022 en Australie d’un nouveau Premier ministre, Anthony Albanese, qui s’est efforcé d’arranger les relations avec Paris.

Dans un communiqué mercredi, Airbus a dit «prendre acte» de cette décision de l’Australie, tout en maintenant sa volonté d’y développer une «présence importante», le pays étant un marché-clef pour l’avionneur européen.

En juin 2022, la Norvège, excédée par des retards de livraison et des problèmes de disponibilité, avait annoncé de son côté l’annulation d’un contrat de 14 hélicoptères NH90 conclu avec le consortium NHI.

Le 18/01/2023 à 07h33