La Mairie de Paris condamnée à une amende de 90.000 euros pour avoir recruté trop de femmes!

Anne Hidalgo, maire de Paris.

Anne Hidalgo, maire de Paris. . DR

Ce n’est pas une mauvaise blague mais l'un des aléas de la bureaucratie... La Ville de Paris a été sanctionnée par l’Etat pour ne pas avoir respecté la parité.

Le 17/12/2020 à 16h50

Faut-il en rire ou en pleurer? C’est la question qu’on se pose en découvrant le motif de l’amende de 90.000 euros dont écope la Ville de Paris: «avoir nommé trop de femmes aux postes de direction» en 2018.

Anne Hidalgo, la maire socialiste de Paris, a quant à elle fait part, non sans ironie, de «sa joie», annonçant déjà qu'elle irait régler l'amende en main propre au ministère de la Fonction publique début 2021, accompagnée de ses adjointes et des directrices à qui on reproche d'avoir pris la place d'un homme.

Mais comment expliquer une telle sanction alors même que la représentativité des femmes aux postes de direction dans le monde du travail n’est pas encore un combat gagné en France?

Ce qui est concrètement reproché à Anne Hidalgo c'est d’avoir attribué onze postes de direction à des femmes sur les 16 postes vacants, et d’avoir ainsi fait une entorse à la loi qui prévoyait jusqu’en janvier une représentation d'au moins 40% pour chaque sexe. Une autre loi a bien été votée en 2019 (entrée en vigueur en juin 2020) afin de dispenser de pénalités les employeurs qui nomment trop d'hommes ou de femmes, si cela n'aboutit pas à un déséquilibre parmi les emplois concernés, mais manque de chance pour la Ville de Paris, les recrutements en cause datent de 2018 et ne tombent donc pas sous le coup de la nouvelle loi.

La loi qui entendait donc assurer aux femmes un travail se retourne ainsi contre la Mairie de Paris qui en a trop usé! L’Hôtel de Ville doit donc s’acquitter d’une amende de 90.000 euros au ministère de la Fonction publique. Anne Hidalgo n’a pas manqué de commenter cette affaire pour le moins loufoque en déclarant: «Ce qui est très beau avec la bureaucratie, c'est qu'elle ne connaît absolument pas le discernement, et que donc elle ose tout».

Et de poursuivre: «Cette amende est évidemment absurde, injuste, irresponsable, dangereuse. Nous devons promouvoir des femmes avec détermination et rigueur car le retard partout en France est encore très grand (…) Il faut accélérer le tempo et faire en sorte que dans les nominations il y ait plus de femmes que d'hommes».

Par Zineb Ibnouzahir
Le 17/12/2020 à 16h50