«Un ordre de l’émir a été émis pour dissoudre l’Assemblée nationale et suspendre certains articles de la Constitution pour une période n’excédant pas quatre ans», a affirmé l’agence de presse koweïtienne Kuna. Elle a ajouté que l’émir, le Cheikh Meshal al-Ahmad al-Sabah, et le conseil des ministres «assumaient les pouvoirs accordés à l’Assemblée nationale» pour mettre fin à un blocage institutionnel.
«Nous avons été confrontés à des difficultés et à des obstacles qui ne peuvent être tolérés », a déclaré le chef de l’Etat dans un discours diffusé à la télévision officielle, accusant certains députés de chercher à «interférer» avec ses pouvoirs régaliens.
Le Parlement, élu début avril, devait se réunir pour la première fois lundi. Mais plusieurs députés ont refusé de participer au gouvernement. La constitution du Koweït exige qu’au moins un député détienne un portefeuille ministériel jusqu’à ce que la formation du gouvernement soit achevée. Mais le Premier ministre désigné n’est pas parvenu à convaincre un seul député de participer.
Le cheikh Meshal al-Ahmad al-Sabah a estimé que l’incapacité à former un gouvernement était le résultat des «diktats et des conditions de certains» députés.
Le Koweït est doté d’un Parlement influent, même si les clés du pouvoir restent essentiellement aux mains de la famille régnante al-Sabah. Les députés, élus pour quatre ans, disposent d’importantes prérogatives. Leurs querelles permanentes avec l’exécutif ont abouti à une valse de gouvernements et à la dissolution de l’Assemblée à plus de dix reprises depuis l’adoption du système parlementaire en 1962.
Le Koweït, frontalier de l’Arabie saoudite et de l’Irak, renferme 7% des réserves mondiales de brut. Il possède l’un des fonds souverains les plus puissants au monde. Cependant, les crises à répétition entre le Parlement et le gouvernement ont empêché l’adoption des réformes pour diversifier son économie.