Le régime militaire algérien reste fidèle à lui-même quand il s’agit du traitement des revendications du peuple kabyle. Il devient plus hystérique à l’occasion des doubles célébrations du Printemps amazigh (1980-1981) et du Printemps noir (2001). Et il est encore plus enragé à cause de la grande manifestation kabyle du 16 avril à Paris qui avait réuni plus de 20.000 manifestants. Sans parler des revendications kabyles qui trouvent désormais écho, et de manière très significative, en Amérique du Nord.
Selon des sources contactées par Le360, les villes de la Kabylie sont toujours maintenues sous un véritable état de siège avec déploiement d’importants dispositifs sécuritaires pour empêcher toute forme de manifestation. Tizi-Ouzou, par exemple, est carrément une sorte de ville morte après la décision des autorités d’Alger d’interdire les réunions publiques, de quelque nature qu’elles soient.
«Toutes les villes kabyles sont bouclées, des barrages de filtration sont installés partout par la police et la gendarmerie et tous les carrefours et les virages sont occupés par les forces de l’ordre», indique une de nos sources au sein du Mouvement pour l’autodétermination de la Kabylie (MAK).
Lire aussi : Printemps Kabyle: le pouvoir militaire algérien décrète un véritable état de siège à Tizi Ouzou
«C’est inédit depuis 1980, lorsque le régime algérien a interdit des marches avec une répression aveugle qui a signé l’acte de naissance du Printemps amazigh. Le tour de vis que vit aujourd’hui la Kabylie témoigne d’une grande nervosité du régime colonial face aux soutiens grandissants dont bénéficie notre cause», affirme pour Le360, depuis Paris, Aksel Bellabbaci, jeune leader du MAK et chargé de mission auprès du gouvernement kabyle provisoire en exil (ANAVAD).
À Béjaïa (Vgayet en langue amazighe), l’une des plus grandes agglomérations kabyles, plusieurs personnes ont été arrêtées, essentiellement des étudiants. D’autres étudiants sont bloqués dans l’enceinte de l’université Abderahmane Mira, l’un des bastions de la contestation kabyle.
Interrogés par nos soins, dans plusieurs précédents articles, les leaders du MAK ont affirmé qu’ils ne se faisaient pas d’illusions quant à la violente réaction du pouvoir algérien aux manifestations programmées en Kabylie et à une sauvage répression.