"Quand je vois les conditions des camps où vivent les familles de jihadistes au Proche-Orient, en Syrie ou en Irak, je mesure l'urgence de la situation", explique Peter Maurer.
"Les pays doivent assumer leurs responsabilités, trouver des solutions de rapatriement et juger les personnes qui doivent l'être pour les violations qu'elles ont commises", estime-t-il, faisant remarquer que "souvent ces mêmes pays ont été les premiers à parler de responsabilité du pays d'origine lorsqu'il s'agissait de retour de migrants".
"Ils devraient y penser aujourd'hui", affirme le chef de la Croix Rouge, qui dit comprendre que ces pays "aient des soucis de sécurité", mais juge-t-il, "laisser ces gens dans les prisons, les priver de leur statut ou de leur nationalité n'est pas une solution".
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Depuis la chute en mars du "califat" de Daech, proclamé en 2014, la communauté internationale est confrontée au casse-tête du rapatriement des jihadistes ou de membres de leurs familles, capturés en Syrie et en Irak.
Les retours dans les pays occidentaux comme l'Autriche, l'Allemagne ou la France ont lieu au compte-gouttes.
Mi-janvier, la Commission d'enquête indépendante et internationale (COI) sur la Syrie, créée en 2011 par le Conseil des droits de l'Homme de l'ONU, s'était notamment alarmée du sort réservé aux enfants de jihadistes étrangers qui se trouvent en Syrie.
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Début novembre 2019, une responsable du Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l'Homme, Marie-Dominique Parent, avait chiffré à entre 700 et 750 le nombre d'enfants nés de parents ressortissants de l'UE qui sont retenus dans des conditions précaires dans des camps du nord-est de la Syrie.
Au total, quelque 12.000 étrangers, 4.000 femmes et 8.000 enfants, sont installés dans trois camps de déplacés du nord-est, la grande majorité dans celui d'Al Hol, selon des statistiques des autorités kurdes.