Israël-Hamas: poursuite des combats, après 500 frappes aériennes contre Gaza

Un missile explose sur un bâtiment dans la ville de Gaza, au cours d'un raid aérien israélien, dans la nuit du 8 octobre 2023.. AFP or licensors

L’armée israélienne a annoncé lundi avoir frappé «plus de 500 cibles» dans la nuit sur la bande de Gaza pour tenter de reprendre le contrôle face aux combattants du Hamas, au troisième jour d’affrontements qui ont fait plus de 1.100 morts dans les deux camps.

Le 09/10/2023 à 07h29

«Pendant la nuit, des avions de combats, des hélicoptères, des aéronefs et l’artillerie ont frappé plus de 500 cibles du Hamas et du Jihad islamique», a annoncé l’armée dans un communiqué. Cherchant à reprendre la main après l’attaque surprise du Hamas samedi, les forces israéliennes continuent aussi à traquer ses membres dans le sud d’Israël, où sont massés 100.000 réservistes, selon un porte-parole de l’armée.

Plus de 700 Israéliens ont été tués depuis le début de l’attaque et 2.150 ont été blessés, a annoncé l’armée israélienne dans un nouveau bilan publié lundi matin. Le Premier ministre Benjamin Netanyahu a mis en garde contre une guerre «longue et difficile». «L’ennemi est encore sur le terrain» en Israël, «nous renforçons nos forces surtout près de Gaza et nettoyons la zone», a déclaré dimanche soir le porte-parole de l’armée israélienne.

Dans la bande de Gaza, 413 Palestiniens dont 78 enfants et 41 femmes ont été tués et 2.300 blessés, ont annoncé les autorités locales dimanche. Israël a suspendu les livraisons d’électricité, de nourriture et de biens vers le territoire palestinien sous blocus israélien.

Les affrontements a fait plus de 123.000 déplacés dans la bande de Gaza, a annoncé lundi le Bureau de coordination des affaires humanitaires de l’ONU (OCHA). «Les hostilités ont causé des déplacements internes» de population, écrit l’OCHA, parlant de «plus de 17.500 familles représentant 123.538 personnes (...), principalement à cause de la peur, d’inquiétudes pour leur protection et de la destruction de leur logement».

1.000 combattants du Hamas

L’armée israélienne estime à un millier le nombre de combattants du Hamas ayant participé à l’attaque, et à «plus de 100 prisonniers» israéliens, selon le Bureau de presse du gouvernement (GPO). Le Hamas et le Jihad islamique, autre groupe armé palestinien, ont affirmé avoir capturé de «nombreux soldats».

Au moins quatre Américains ont été tués dans l’offensive du Hamas, a déclaré le chef de la majorité au Sénat américain, Chuck Schumer. Douze Thaïlandais ont péri, selon le gouvernement de ce pays, de même que dix Népalais ainsi que des ressortissants d’autres pays parmi lesquels une Française et un Canadien.

Le Hezbollah libanais, un allié du Hamas, a tiré des obus sur un secteur contesté à la frontière entre Israël et le Liban., entraînant une frappe de drone israélienne sur une position du Hezbollah.

Aide militaire américaine

Les États-Unis ont commencé dimanche à envoyer de l’aide militaire à Israël avec de nouvelles munitions et à rapprocher leur groupe aéronaval en Méditerranée. Lors d’un appel avec le Premier ministre israélien dimanche, le président Joe Biden a annoncé qu’«une aide supplémentaire pour les forces armées israéliennes est désormais en route pour Israël et que davantage va suivre dans les prochains jours», selon un communiqué de la Maison Blanche.

Le premier paquet d’aide militaire «va commencer à partir aujourd’hui et arrivera dans les prochains jours», a déclaré le ministre américain de la Défense Lloyd Austin dans un communiqué. Il a ajouté avoir ordonné au groupe aéronaval du porte-avions USS Gerald Ford, le plus gros navire de guerre du monde, de faire route vers la Méditerranée orientale. L’Armée de l’air américaine a aussi renforcé le déploiement de ses avions de combat dans la région, a précisé Lloyd Austin.

«Tout a échoué»

«Ce qui s’est passé est sans précédent en Israël», a reconnu M. Netanyahu. Jonathan Panikoff, directeur de l’initiative Scowcroft pour la sécurité au Moyen-Orient, a également estimé que «Israël a été pris de court par cette attaque sans précédent» et «beaucoup d’Israéliens ont du mal à comprendre comment cela a pu se produire».

Pour Yaakov Shoshani, 70 ans, habitant de Sdérot, «les systèmes ont tous échoué ici, qu’il s’agisse du renseignement, du renseignement militaire, civil, des systèmes de détection, de la barrière frontalière (avec Gaza), tout a échoué».

Les Brigades Al-Qassam, branche militaire du Hamas, ont annoncé avoir déclenché cette opération et tiré plus de 5.000 roquettes vers Israël pour «mettre fin aux crimes de l’occupation». Israël occupe depuis 1967 la Cisjordanie, un territoire palestinien, et la partie orientale de Jérusalem, et impose un blocus à Gaza depuis 2007.





Par Le360 (avec AFP)
Le 09/10/2023 à 07h29