Le chef du bureau politique du Hamas Ismaïl Haniyeh a été tué dans une frappe à Téhéran, ont annoncé ce mercredi 31 juillet le mouvement palestinien et les Gardiens de la Révolution, en accusant Israël d’être derrière cette attaque en territoire iranien.
«Notre frère, le dirigeant, le moujahid Ismaïl Haniyeh, le chef du mouvement, est mort dans une frappe sioniste contre son quartier général à Téhéran après sa participation à l’investiture du nouveau président» iranien Massoud Pezeshkian, a écrit dans un communiqué le Hamas.
Les Gardiens de la Révolution, l’armée idéologique de la République islamique iranienne, ont annoncé pour leur part que «la résidence d’Ismaïl Haniyeh, chef du bureau politique de la résistance islamique du Hamas, a été touchée à Téhéran, et (...) lui et l’un de ses gardes du corps sont morts en martyrs», selon un communiqué sur le site d’information Sepah.
Iranian media are reporting that the Hamas leader was killed by an “airborne guided projectile” that hit the residence where he was staying in the north of the capital Tehran.
— Al Jazeera English (@AJEnglish) July 31, 2024
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Ismaïl Haniyeh s’était rendu à Téhéran pour assister, le mardi 30 juillet, à la prestation de serment du nouveau président iranien Massoud Pezeshkian devant le Parlement. L’Iran, allié du Hamas, a fait du soutien à la cause palestinienne un élément central de sa politique étrangère depuis la Révolution islamique de 1979.
Lors de son discours d’investiture, Massoud Pezeshkian, un réformateur, a dénoncé les «crimes» d’Israël dans le territoire palestinien. «Ceux qui fournissent les armes qui tuent les enfants à Gaza ne peuvent pas donner des leçons d’humanité et de tolérance aux autres», a-t-il déclaré.
Condamnations multiples
Le président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas a condamné dans un communiqué le «lâche assassinat» du chef politique du Hamas. Moussa Abou Marzouk, un responsable du bureau politique du Hamas, a déclaré dans un communiqué que cet «acte lâche, ne restera pas sans réponse».
La Russie a dénoncé ce mercredi l’«assassinat politique inacceptable» du chef politique du mouvement palestinien. «C’est un assassinat politique tout à fait inacceptable, et cela va aboutir à une escalade ultérieure des tensions», a déclaré un vice-ministre russe des Affaires étrangères, Mikhaïl Bogdanov, à l’agence de presse publique RIA Novosti.
«Nous sommes très préoccupés par cet incident, nous nous opposons vigoureusement et condamnons cet assassinat», a déclaré de son côté Lin Jian, un porte-parole du ministère des Affaires étrangères chinois, interrogé lors d’un point de presse.
Le Qatar, qui accueille la direction politique du Hamas et sert de médiateur dans les pourparlers pour une trêve dans la bande de Gaza, évoque un «crime odieux» et met en garde contre une «escalade dangereuse» dans la régiona. Un communiqué de son ministère des Affaires étrangères estime que cet assassinat «pourrait faire plonger la région dans le chaos et compromettre les chances de paix».
La Turquie a condamné «l’ignoble assassinat» d’Ismaïl Haniyeh dans un communiqué de son ministère des Affaires étrangères. «Nous condamnons l’assassinat du chef du bureau politique du Hamas, Ismail Haniyeh, dans un acte ignoble à Téhéran», écrit le ministère. «Nous exprimons nos condoléances au peuple palestinien qui a sacrifié des centaines de milliers de martyrs comme Haniyeh afin de vivre en paix dans sa patrie sous le toit de son propre État» poursuit-il.
«Une fois de plus, il a été démontré que le gouvernement Netanyahu n’a aucune intention de parvenir à la paix» estiment les services de Hakan Fidan, chef de la diplomatie turque. «Si la communauté internationale ne prend pas des mesures pour arrêter Israël, notre région sera confrontée à des conflits bien plus importants» met en garde le ministère.
Ismaïl Haniyeh, qui avait rejoint le Hamas en 1987, s’était fait connaître en 2006 en devenant Premier ministre de l’Autorité palestinienne après la victoire surprise de son mouvement aux législatives. Il avait été élu chef du bureau politique du Hamas en 2017, succédant à Khaled Mechaal, et vivait en exil volontaire au Qatar. Dans son offensive à Gaza, l’armée israélienne a tué plusieurs membres de sa famille, dont trois de ses fils et quatre de ses petits-enfants.