Plus au nord, les forces kurdes ont annoncé lundi avoir "atteint les objectifs clés" d'une opération lancée la veille, en reprenant aux jihadistes neuf villages à l'est de Mossoul, "capitale" autoproclamée de l'EI en Irak.
Conduites par le service d'élite du contre-terrorisme (CTS), l'unité de combat irakienne la mieux entraînée, les forces gouvernementales sont entrées dans la ville de Fallouja par trois directions avant l'aube. "Nous avons donné tôt ce matin l'assaut à Fallouja, a affirmé à l'AFP le porte-parole du CTS Sabah al-Nomane.
"Les forces irakiennes sont entrées dans Fallouja avec le soutien aérien de la coalition internationale (dirigée par les Etats-Unis) et de l'armée de l'air irakienne ainsi que l'appui de l'artillerie et des chars", selon le général Abdelwahab al-Saadi, commandant de l'opération.
"Les forces du CTS, la police (de la province) d'Al-Anbar et l'armée irakienne, ont commencé à entrer dans Falloujah par trois directions vers 04H00 (01H00 GMT)", a-t-il précisé, évoquant "une résistance" de la part de Daech.
Les forces irakiennes ont réussi à reprendre certaines zones dans la banlieue sud et des positions à la périphérie nord et est, selon des officiers. Des dizaines de milliers de membres des forces armées irakiennes et des unités paramilitaires des Hached al-Chaabi (Mobilisation populaire) --constituées principalement de milices chiites proches de l'Iran-- participent à l'offensive sur Fallouja depuis une semaine.
Première cité à tomber aux mains de Daech dès janvier 2014, Fallouja représente avec Mossoul les objectifs principaux de la coalition internationale. Cette dernière soutient également les forces kurdes qui ont réussi lundi à reprendre à l'EI neuf villages dans une zone d'environ 120 m², située près de la route principale reliant Mossoul et Erbil, la capitale de la région autonome du Kurdistan irakien.
"Situation terrible" -En Syrie voisine, Daech est la cible d'une offensive majeure des combattants kurdes et arabes des Forces démocratiques syriennes (FDS) dans la province de Raqa (nord) et a riposté par un assaut contre les rebelles dans celle -limitrophe- d'Alep.
Des dizaines de milliers de déplacés sont pris au piège des combats qui font rage autour du fief rebelle de Marea, dans le nord de la province d'Alep. Pour Gerry Simpson de Human Rights Watch, quelque 165.000 Syriens se trouveraient actuellement bloqués entre Daech à l'est et au sud, les forces kurdes à l'ouest et la frontière turque fermée au nord.
"Que faut-il de plus aux Etats-Unis, à l'UE et à l'ONU pour appeler la Turquie à donner refuge à ces personnes ?", a-t-elle déclaré à l'AFP. Médecins Sans Frontières a également appelé lundi la Turquie à ouvrir sa frontière à ces déplacés, dont elle estime le nombre à plus de 100.000.
Les Turcs "ont fait de grand efforts mais la situation est si terrible que cela justifie (l'ouverture de la frontière)", a indiqué à l'AFP Pablo Marco, directeur régional de MSF. Selon lui, les déplacés "sont terrifiés, ils n'ont nulle part où aller".
La guerre en Syrie, qui implique une multitude d'acteurs locaux et internationaux, a fait plus de 280.000 morts depuis 2011. Lundi, 15 personnes ont été tués dans la ville d'Alep --divisée entre secteurs gouvernementaux et rebelles-- par des bombardements sur un quartier aux mains des insurgés.