François Hollande, qui a atterri un peu avant 4H30 GMT à Bagdad, était venu en Irak en septembre 2014. Il reste à ce jour le seul dirigeant majeur de la coalition internationale anti-Daech, dirigée par les Etats-Unis, à s'être rendu en Irak depuis le lancement de cette coalition il y a deux ans et demi.
Lors de sa précédente visite, le chef de l'Etat avait annoncé un soutien militaire accru de la France, deuxième contributeur de la coalition, aux forces irakiennes après une série de gains territoriaux majeurs deDaech.
Accompagné du ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, il rencontrera d'abord les soldats français formant les forces spéciales d'élite du contre-terrorisme (CTS).
Dans l'après-midi, il se rendra à Erbil au Kurdistan irakien (nord) où sont stationnées les forces spéciales françaises qui conseillent les peshmergas kurdes engagés dans la bataille pour la reprise de Mossoul à Daech.
Le président, qui a engagé les armées françaises tambour battant dans la lutte antiterroriste depuis 2012, poursuit avec cette visite un quinquennat inédit de "chef de guerre" au plus près des opérations.
- Sécurité maximale -
Lors de ses entretiens à Bagdad, "il va réaffirmer l?engagement des forces françaises au sein de la coalition internationale dans la lutte contre Daech (acronyme arabe de l'EI en Syrie et en Irak)", a précisé l'Elysée.
A Bagdad, il se rendra sous haute sécurité dans la zone verte pour s'entretenir avec les trois composantes du pouvoir irakien : le président kurde de la République Fouad Massoum, le Premier ministre chiite Haider al-Abadi et le président sunnite du Parlement Salim Al-Joubouri.
"Il insistera sur l'importance de poursuivre les efforts pour assurer une sécurité durable du pays après la défaite de Daech et la coexistence des communautés dans un Irak uni et souverain", a souligné la présidence française.
Sa visite, dont le programme a été tenu secret jusqu'au dernier moment, est placée sous une sécurité maximale, deux jours après un attentat revendiqué par l'EI qui a fait près de 30 morts sur un marché de Bagdad.
En février 2013, accueilli en libérateur par les Maliens, François Hollande avait alors lancé : "Je vis la journée la plus importante de ma vie politique".
Quatre ans plus tard, les opérations antijihadistes sont loin d'être terminées, y compris au Mali, et l'EI résiste même s'il ne tient plus que la moitié du territoire dont il s'était emparé en 2014 en Irak et Syrie.
- Le combat continue -
"Nous n'en avons pas terminé avec le fléau du terrorisme" qu'il "nous faudra continuer à combattre", a averti samedi le chef des armées dans ses derniers voeux du Nouvel An avant de quitter l'Elysée en mai.
A chaque recul sur le terrain, les jihadistes ripostent par des attentats de masse - à Berlin ou à Nice - dont le mode opératoire glace les opinions publiques occidentales.
A Mossoul, l'EI résiste à coups de bombes, voitures piégées et autres opérations kamikazes à l'assaut lancé par des dizaines de milliers de soldats, policiers et miliciens irakiens.
Depuis son engagement dans la coalition internationale en septembre 2014, la France a réalisé plus de 5.700 sorties aériennes, 1.000 frappes et détruit plus de 1.700 objectifs en Irak ou en Syrie.
Outre les 14 avions de chasse Rafale basés en Jordanie et aux Emirats arabes unis, environ 500 soldats français assurent des missions de conseil, de formation et d'appui d'artillerie en Irak aux forces engagées dans la bataille de Mossoul. Ils ne participent pas toutefois directement aux combats.
Depuis son élection en mai 2012, le chef des armées a enchaîné les interventions militaires à un rythme plus effréné qu'aucun autre président français.
Serval au Mali en janvier 2013, Sangaris en Centrafrique en décembre, Chammal en Irak en septembre 2014 puis en Syrie en septembre 2015, sans oublier le retour des armées sur le territoire national (Sentinelle) depuis les attentats jihadistes de 2015 : les opérations auront constitué le fil rouge de son quinquennat.