Faouzi Zegout, la trentaine, militant associatif à Tiaret, a parcouru 340 kilomètres pour se rendre à Alger. Tiré à quatre épingles, vêtu d’une chemise blanche et d’une cravate, il a réussi à pénétrer dans le quartier ultra-sécurisé d’El Biar où se trouvent les hautes institutions de l’État algérien.
Le jeune militant associatif a délibérément choisi le dimanche, jour du Conseil des ministres dirigé par Abdelmadjid Tebboune, pour tenter de s’immoler devant le ministère de la Justice, une action clairement destinée à capter l’attention et à amplifier sa portée.
Muni d’un petit bidon d’essence, il était escorté par un ami chargé de filmer la scène. Mais après s’être aspergé d’essence et avoir craqué une allumette, il a été sauvé in extremis par les agents de sécurité du ministère de la Justice qui ont rapidement réagi en faisant usage d’un extincteur.
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Bien que transporté d’urgence à l’hôpital des grands brûlés, le militant associatif a réussi à passer son message.
Dans la vidéo filmée par son ami, qui a rapidement quitté les lieux du drame, il assure qu’un juge de Tiaret l’a menacé d’une peine de 10 ans de prison ferme. Son crime? Dans le cadre de son activité sociale, le jeune militant associatif dit avoir lancé une collecte d’argent pour venir en aide à des malades indigents dans la région. Ce que le juge a considéré comme un acte subversif en l’absence d’autorisation.
Cet acte gravissime, le premier du genre en Algérie, a été complètement ignoré par les médias locaux, alors que les agences de presse internationales l’ont rapidement et largement relayé.
Tétanisé par un éventuel réveil du Hirak populaire, le régime algérien intensifie sa répression législative. Les organisations de la société civile, associations et partis politiques se voient systématiquement refuser l’autorisation d’exercer, voire sont dissous, tandis que leurs membres sont emprisonnés.








