La période du 8 au 13 octobre courant a été ponctuée par de nombreuses échauffourées. Ces violences ont d’abord provoqué la mort de trois personnes à Conakry,«deux en leur tirant dans le dos et une en la battant à mort», tuées par les forces de l’ordre. «Des éléments démontrent que des agents des forces de sécurité guinéennes ont tué ou blessé des civils sans arme. Rien ne peut justifier d’avoir tiré sur ces personnes ni de ne pas engager la responsabilité pénale des auteurs présumés des coups de feu», selon François Patuel, spécialiste de l’Afrique de l’Ouest à Amnesty International, cité dans plusieurs publications, notamment les sites d’information anti-gouvernementaux.
«Par ailleurs, des affrontements entre sympathisants de partis rivaux ont fait trois morts et au moins quatre vingts blessés dans la capitale guinéenne. Dans le reste du pays, au moins sept personnes ont perdu la vie dans les mêmes circonstances», indique le communiqué d’Amnesty International, repris par guineenews.com, guinee58.com et plusieurs médias internationaux. Alors que les résultats définitifs sont encore en cours de validation auprès de la Cour constitutionnelle, les représentants de l’ONG internationale semblent s’attendre au pire.
«Les résultats du scrutin présidentiel sont contestés et des élections locales doivent se tenir en 2016, ce qui fait craindre que de nouvelles manifestations ne donnent lieu à d’autres décès», anticipent-ils. Avant de nuancer : «A moins que les forces de sécurité ne fassent preuve de retenue et que les agents soupçonnés d’avoir tiré sur des civils ne soient traduits en justice et jugés équitablement par des tribunaux civils de droit commun», expliquent les responsables régionaux d’Amnesty international.
Pour rappel, en septembre dernier, déjà, Amnesty International avait publié un rapport dans lequel elle révélait que six personnes avaient été tuées en avril et mai 2015 lors d’échauffourées liées à l’élection présidentielle.