Dans la nuit de jeudi à vendredi, les forces israéliennes ont multiplié les frappes dans la bande de Gaza, notamment sur Rafah dans le sud, où des Palestiniens se sont précipités sur des tas de gravats à la recherche de survivants.
«Nous étions tranquillement assis (à la maison, NDLR) et tout à coup nous avons entendu une forte explosion et des débris ont commencé à nous tomber dessus», a témoigné auprès de l’AFP Tayseer Abou Al-Eish. «L’appartement a été complètement détruit et mes filles criaient. Il y a eu plusieurs victimes (...) nous essayons de sortir les voisins des décombres mais il y a des morts».
Une délégation du Hamas est attendue vendredi au Caire pour discuter d’un plan égyptien en trois étapes qui prévoit des trêves renouvelables, des libérations échelonnées d’otages et de prisonniers palestiniens et, à terme, un cessez-le-feu mettant fin aux hostilités.
En Israël, l’attaque de commandos du Hamas a fait environ 1.140 morts, la plupart des civils, selon un décompte de l’AFP réalisé à partir des derniers chiffres officiels israéliens. Environ 250 personnes ont été enlevées par le Hamas, dont 129 restent détenues à Gaza.
Les bombardements et l’opération terrestre menés par l’armée israélienne en représailles ont causé la mort de 21.320 personnes dans la bande de Gaza, dont environ 6.300 femmes et 8.800 enfants, selon le ministère de la Santé de l’administration du Hamas. En Cisjordanie occupée, plus de 300 Palestiniens ont été tués par les soldats ou les colons israéliens, selon le ministère palestinien de la Santé.
A Hamas delegation is set to travel to Cairo tomorrow to discuss Egypt's plan for a ceasefire in Gaza.
— Al Jazeera English (@AJEnglish) December 28, 2023
🔴 LIVE updates: https://t.co/lwyHxBaSu4 pic.twitter.com/09WLsdKk4p
Au Caire, la délégation du Hamas transmettra aux Égyptiens «la réponse des factions palestiniennes, qui comporte plusieurs observations, à leur plan», a affirmé à l’AFP un responsable du mouvement islamiste requérant l’anonymat. Ces observations portent notamment «sur les modalités des échanges prévus et le nombre des prisonniers palestiniens qui seront libérés, et sur l’obtention de garanties pour un retrait militaire israélien total de la bande de Gaza», a ajouté ce responsable.
«Nous sommes en contact (avec les médiateurs, ndlr) en ce moment même. Je ne peux pas fournir plus de détails», a de son côté déclaré le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu lors d’une rencontre jeudi à Tel-Aviv avec des familles d’otages.
La population de Gaza reste, elle, en «grand danger», avertit l’Organisation mondiale de la santé (OMS), affirmant que «la faim et le désespoir» s’aggravent dans le territoire où, selon l’ONU, près de deux millions de personnes (85% de la population) ont été déplacées.
Beaucoup ont fui à plusieurs reprises, poussés sur les routes par les frappes et les ordres d’évacuation de l’armée israélienne, sans pour autant échapper aux bombardements incessants dans l’ensemble de l’enclave palestinienne.
Ces derniers jours, avec l’intensification des opérations à Khan Younès (sud) et dans le centre de Gaza, «au moins 100.000 personnes» ont été déplacées vers Rafah, tout au sud du territoire, également cible des pilonnages, souligne l’Ocha, le bureau de coordination de l’aide humanitaire de l’ONU citant les estimations «d’acteurs humanitaires sur le terrain».
«Ce qu’Israël fait aux Palestiniens, et principalement à Gaza, est “la monstruosité de notre siècle”. La complaisannce de l’Occident devient de la complicité», a déclaré sur X, Francesca Albanese, la rapporteuse de l’ONU sur la situation des droits de l’homme dans les Territoires palestiniens.
Frappes sur l’aéroport de Damas
La guerre à Gaza ravive par ailleurs les tensions à travers le Moyen-Orient, notamment à la frontière nord d’Israël avec le Liban, où l’état-major israélien a évoqué une possible «expansion des combats». L’armée israélienne a fait état de nombreux tirs depuis le sud du Liban vers le nord d’Israël, où des sirènes d’alerte ont retenti à plusieurs reprises dans l’après-midi de jeudi, et annoncé des frappes sur des «positions» du Hezbollah.
Tard jeudi soir, le ministère syrien de la Défense évoqué des frappes israéliennes près de Damas et dans le sud du pays. Selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme, les frappes ont notamment visé les environs de l’aéroport de Damas et ce, 24 heures après la reprise des vols suspendus depuis une attaque israélienne fin novembre.
Autre front de ce conflit en expansion: le Yémen, d’où les rebelles Houthis, alliés de Téhéran, multiplient les tirs vers la Mer Rouge pour freiner le trafic maritime international en «soutien» à Gaza. La marine américaine a dit avoir abattu jeudi soir en mer Rouge un drone et un missile anti- navire tirés par les Houthis, indiquant qu’il s’agissait de la « 22e tentative d’attaque » du genre par ces rebelles yéménites depuis la mi-octobre.