Gaza: poursuite des bombardements israéliens, trois fils du chef du Hamas tués

La voiture dans laquelle trois fils et quatre petits-fils du chef du Hamas, Ismaïl Haniyeh, ont été tués par une frappe aérienne israélienne dans le camp d'Al-Chati, à l'ouest de la ville de Gaza, le 10 avril 2024.. AFP or licensors

Alors que les médiateurs attendent la réponse du Hamas à une proposition de trêve, une frappe israélienne a tué mercredi trois fils d’Ismaïl Haniyeh, le chef du mouvement palestinien. Ce dernier a affirmé que leur mort n’infléchira pas la position du Hamas dans les pourparlers pour une trêve à Gaza, où les raids israéliens se poursuivent ce jeudi après six mois de guerre.

Le 11/04/2024 à 08h42

Malgré la résolution adoptée il y a deux semaines par le Conseil de sécurité et les multiples appels internationaux à un cessez-le-feu, les bombardements israéliens se sont poursuivis tôt ce jeudi dans la bande de Gaza, notamment dans le sud du territoire, ont indiqué des témoins.

La veille, trois fils et quatre petits-enfants d’Ismaïl Haniyeh, le chef du Hamas, ont été tués par une frappe israélienne. Un missile a ciblé la voiture qui les transportait dans le camp de réfugiés de Chati, dans la ville de Gaza (nord), où la famille rendait visite à des proches au premier jour des célébrations de Aïd Al-Fitr. «Je remercie Dieu pour l’honneur que nous fait le martyre de mes trois fils et de certains de mes petits-enfants», a déclaré Ismaïl Haniyeh, à Doha, à la chaîne Al Jazeera.

«L’ennemi pense pouvoir briser la volonté de notre peuple et pousser les dirigeants à faire des concessions (...) Il peut rêver! Ce sang versé nous rendra encore plus fermes», a-t-il ajouté, faisant allusion à la réponse attendue du mouvement palestinien à la proposition de trêve avec Israël formulée par les médiateurs qatari, égyptien et américain. «Nos exigences sont claires et nous n’y renoncerons pas. Si l’ennemi croit que cibler mes fils au plus fort des négociations poussera le mouvement à changer de position, il se trompe», a-t-il souligné.

La proposition des médiateurs prévoit une trêve de six semaines, la libération de 42 otages retenus à Gaza en échange de 800 à 900 Palestiniens détenus par Israël, l’entrée de 400 à 500 camions d’aides chaque jour à Gaza et le retour chez eux des habitants du nord de Gaza, selon une source du Hamas.

Le Hamas a répété la semaine dernière ses exigences pour tout accord: un cessez-le-feu définitif, le retrait israélien de Gaza, une augmentation importante des aides humanitaires, un retour des déplacés et un accord «sérieux» d’échange d’otages et de prisonniers palestiniens.

L’attaque du Hamas le 7 octobre 2023 sur le sol israélien a entraîné la mort de plus de 1.170 personnes, en majorité des civils, selon un décompte de l’AFP à partir de données officielles israéliennes.

En représailles, Israël pilonne sans relâche depuis plus de 6 mois la bande de Gaza, qu’il maintient sous blocus depuis 17 ans et sous un siège total depuis le début de la guerre. Les bombardements et les opérations terrestres de l’armée israélienne ont fait 33.482 morts palestiniens, en grande majorité des femmes, des enfants et des adolescents, et plus de 75.000 blessés, selon le dernier bilan du ministère de la Santé du Hamas.

En Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967 et où le Hamas n’est pas représenté, plus de 460 Palestiniens ont été tués par les soldats et les colons israéliens depuis le 7 octobre, et des centaines de personnes ont été «arrêtées» par les forces israéliennes.

Dans le territoire palestinien dévasté, au milieu des ruines ou dans leurs abris, de nombreux Palestiniens ont prié, autour de petits gâteaux préparés malgré les pénuries, à l’occasion de Aïd al-Fitr. Sous pression de nombreuses capitales pour laisser entrer plus d’aide dans le territoire palestinien, Israël a augmenté les entrées de camion d’aide humanitaire à Gaza.

Pour Ahmed Qishta, un père de quatre enfants, réfugié à Rafah, à la pointe sud du territoire, ces mesures ne changent rien pour l’instant. «Nous n’avons jamais vécu un Aïd comme celui-ci, plein de tristesse, de peur, de destruction et de dévastation», dit-il à l’AFP.

Sur l’esplanade des Mosquées à Jérusalem, troisième lieu saint de l’islam, les fidèles avaient en tête la guerre à Gaza, à l’instar de Rawan Abd, une infirmière de 32 ans pour qui «c’est l’Aïd le plus triste que nous ayons vécu».

Par Le360 (avec AFP)
Le 11/04/2024 à 08h42