Le Hamas et le Qatar ont annoncé la prolongation de 48 heures de la trêve à Gaza, avec de nouvelles libérations d’otages aux mains du mouvement palestinien et de prisonniers détenus dans des prisons israéliennes, exclusivement des femmes et des adolescents de moins de 19 ans. Israël n’avait pas confirmé cette extension dans l’immédiat.
La trêve, qui devait s’achever initialement mardi à 07H00 (05H00 GMT), a aussi permis l’entrée de dizaines de camions chargés d’aide humanitaire dans la bande de Gaza, assiégée et dévastée par sept semaines de bombardements israéliens. Après le président américain Joe Biden, l’Union européenne et l’Otan avaient appelé à son extension.
Un répit supplémentaire permettrait «de fournir davantage d’aide aux populations qui en ont grand besoin et d’obtenir la libération d’autres otages» en échange de la libération de prisonniers palestiniens, a souligné le secrétaire général de l’Otan, Jens Stoltenberg.
Israël avait proposé lundi au Hamas une «option» pour prolonger la trêve et «recevoir 50 otages supplémentaires», selon un porte-parole du gouvernement. La libération d’un plus grand nombre d’otages est réclamée avec force par l’opinion publique israélienne, traumatisée par l’attaque du Hamas.
L’accord initial prévoyait quatre jours de trêve, l’entrée d’aide humanitaire à Gaza depuis l’Égypte, ainsi que la libération d’un total de 50 otages enlevés le 7 octobre et de 150 Palestiniens détenus dans des prisons israéliennes. Israël a affirmé qu’au-delà des quatre jours, la libération de «dix otages supplémentaires» -contre 30 prisonniers palestiniens- conduirait à «une journée supplémentaire de pause».
D’autres otages relâchés
«Des dispositions prévoient la libération de dix otages de plus chaque jour et c’est une bénédiction», a déclaré dimanche le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, après un entretien avec Joe Biden.«Mais j’ai aussi dit au président que nous allons, après l’accord, retourner à notre objectif: éliminer le Hamas et nous assurer que la bande de Gaza ne soit plus ce qu’elle était», a ajouté Netanyahu, qui doit demander lundi au gouvernement un budget de guerre de 30 milliards de shekels (7,3 milliards d’euros).
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«C’est une lueur d’espoir et d’humanité au milieu des ténèbres de la guerre et j’espère que cela nous permettra d’accroître encore plus l’aide humanitaire aux habitants de Gaza qui souffrent tant, en sachant que même avec ce temps supplémentaire il sera impossible de satisfaire tous les besoins immenses de la population », a déclaré Antonio Guterres, secrétaire général de l’ONU.
Depuis vendredi, 39 otages israéliens ont été libérés dans le cadre de l’accord, ainsi que 117 Palestiniens détenus par Israël, selon un ratio d’un otage pour trois prisonniers. En outre, 19 otages ont été libérés hors accord, en majorité des Thaïlandais qui travaillaient en Israël.
D’après les autorités israéliennes, 1.200 personnes, en grande majorité des civils, ont été tuées lors de l’attaque lancée par des commandos du Hamas, infiltrés depuis la bande de Gaza. L’armée a estimé à 240 le nombre total d’otages enlevés le 7 octobre.
En représailles, Israël a bombardé sans relâche le territoire palestinien et lancé le 27 octobre une offensive terrestre, jusqu’à la trêve. Dans la bande de Gaza, 14.854 personnes, dont 6.150 enfants, ont été tuées par les frappes israéliennes, selon le gouvernement du Hamas. En Cisjordanie occupée, plus de 250 Palestiniens ont été tués par des soldats ou des colons israéliens depuis le 9 octobre dernier.
Des besoins «sans précédent»
Depuis vendredi, plusieurs dizaines de camions chargés d’aide ont pu entrer dans la bande de Gaza, via l’Égypte, et une partie d’entre eux ont gagné le nord, la partie du territoire la plus dévastée. L’enclave palestinienne subit un «siège total» depuis plusieurs semaines, Israël bloquant tout approvisionnement en eau, en nourriture, en électricité, en carburant et en médicaments.
Si la trêve offre un répit à la population, les besoins sont «sans précédent» dans le territoire, où «200 camions par jour pendant au moins deux mois» seraient nécessaires, a estimé dimanche l’agence de l’ONU pour les réfugiés palestiniens (Unrwa). «Aucun carburant n’a été amené dans les hôpitaux de la ville de Gaza et du nord de la bande de Gaza depuis le début de la trêve», a affirmé lundi le directeur général du ministère de la Santé du Hamas, Mounir al-Bourch.
Plus de la moitié des logements ont été endommagés ou détruits par la guerre, selon l’ONU, et 1,7 million des 2,4 millions d’habitants ont été déplacés. Lundi, deux experts de l’ONU ont demandé l’ouverture d’enquêtes «rapides, transparentes et indépendantes» sur les «allégations de crimes de guerre et crimes contre l’humanité» par toutes les parties depuis le 7 octobre.