«Le nombre de martyrs est de plus de 30.000», depuis le début de la guerre, enclenchée le 7 octobre 2023, a indiqué le ministère de la Santé du Hamas dans un communiqué, en faisant état d’au moins 79 personnes tués par des frappes israéliennes sur différentes parties de la bande de Gaza, dans la nuit du mercredi à jeudi.
Dans le territoire palestinien, transformé en «zone de mort» selon l’ONU, les civils paient le prix le plus lourd des combats et des bombardements qui n’ont épargné aucune zone, ont dévasté des quartiers entiers et forcé 1,7 million de Palestiniens sur les 2,4 millions d’habitants à fuir leurs foyers.
Gaza Health Ministry reports that Israel has killed over 30,000 Palestinians since October 7, while the only functioning hospital in northern Gaza was forced to close due to the Israeli blockade
— TRT World (@trtworld) February 29, 2024
Follow our live coverage 👇https://t.co/kWdbFSqNYq
«Pour moi, il s’agit d’un génocide. Qui bombarde une tour sur des résidents, notamment des civils, des enfants et des femmes?», a témoigné Jihad Salha, un Palestinien déplacé que l’AFP a rencontré dans un camp de fortune à Rafah, dans le sud de la bande de Gaza.
L’attaque du Hamas le 7 octobre 2023 sur le sol israélien a entraîné la mort de plus de 1.160 personnes, en majorité des civils, selon un décompte de l’AFP à partir de données officielles israéliennes.
En représailles, Israël pilonne depuis plus de 4 mois la bande de Gaza, qu’il maintient sous blocus depuis 17 ans et sous un siège total depuis le début de la guerre. Les bombardements et les opération terrestres de l’armée israélienne ont tué plus de 30.000 Palestiniens, en grande majorité des femmes, des enfants et des adolescents, et fait près de 71.000 blessés, selon le dernier bilan du ministère de la Santé du Hamas.
En Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967 et où le Hamas n’est pas représenté, plus de 450 Palestiniens ont été tués par les soldats et les colons israéliens depuis le 7 octobre, et des centaines de personnes ont été «arrêtées» par les forces israéliennes.
Dans la bande de Gaza, assiégée depuis le 9 octobre par Israël, 2,2 millions de personnes, soit l’immense majorité de la population, sont menacées de famine selon l’ONU, en particulier dans le nord où les destructions et les opérations militaires israéliennes rendent presque impossible l’acheminement de l’aide.
«La famine se profile»
L’ONU a aussi dénoncé des entraves imposées par Israël qui contrôle l’entrée des aides en provenance d’Égypte. D’après l’agence de l’ONU pour les réfugiés palestiniens (Unrwa), les besoins humanitaires sont «illimités». «La famine se profile. Les hôpitaux se sont transformés en champs de bataille. Un million d’enfants font face à un traumatisme quotidien», a-t-elle souligné.
Selon le ministère de la Santé du Hamas, sept enfants sont morts «de déshydratation et de malnutrition» à l’hôpital Al-Chifa de Gaza-ville (nord), et sept autres à l’hôpital Kamal Adwan, également dans le nord.
La communauté internationale s’inquiète aussi d’une prochaine offensive terrestre israélienne sur Rafah, où sont réfugiés près de 1,5 million de Palestiniens, selon l’ONU, la plupart des déplacés ayant fui les bombardements israéliens.
Cible depuis des semaines de bombardements israéliens quotidiens, Rafah, est l’unique point d’entrée de l’aide dans le territoire, soumise au contrôle d’Israël, qui en laisse passer en quantité très limitée. L’Agence américaine pour le développement international (USAID) affirme discuter avec les responsables israéliens de l’ouverture de «beaucoup plus de points de passage». «C’est une question de vie ou de mort», a dit son administratrice, Samantha Power, sur le réseau social X.
Une trêve avant le ramadan?
Le Qatar, les États-Unis et l’Égypte tentent d’arracher un accord de trêve portant sur une pause des combats de six semaines, durant laquelle un otage, parmi des femmes, mineurs et personnes âgées malades, serait échangé chaque jour contre dix Palestiniens détenus par Israël, selon une source du Hamas.
Lundi, le président américain Joe Biden a évoqué «un accord des Israéliens selon lequel ils ne s’engageraient pas dans des opérations durant le ramadan». «J’ai espoir que d’ici lundi prochain, nous aurons un cessez-le-feu», a-t-il dit, tout en soulignant que ce n’était «pas encore fait».
Lors de la primaire démocrate du Michigan, le mardi 27 février, un peu plus de 100.000 personnes ont mis l’équivalent d’un vote blanc dans les urnes, après une campagne visant à sanctionner le candidat Joe Biden pour son soutien à Israël dans la guerre à Gaza.
Il s’agit d’un «message clair et retentissant» en faveur d’un «cessez-le-feu permanent maintenant», a affirmé Layla Elabed, l’une des responsables de «Listen to Michigan», mouvement qui a activement fait campagne pour un boycott du président démocrate lors de la primaire.