«Ce n’est que le début» des opérations israéliennes à Gaza, a prévenu vendredi le Premier ministre Benjamin Netanyahu au septième jour de la guerre, qui a déjà fait des milliers de morts. L’armée israélienne a aussi annoncé vendredi avoir également mené des incursions au sol dans la bande de Gaza.
Au moins 1.300 Israéliens, pour la plupart des civils, ont été tués depuis l’attaque du Hamas le 7 septembre. La riposte israélienne a fait environ 1.900 morts Palestiniens, en grande majorité des civils, dont 614 enfants, dans la bande de Gaza, petit territoire en état de siège.
Le Hamas a annoncé vendredi que 13 otages, «dont des étrangers», avaient été tués dans des frappes israéliennes. Le groupe islamiste avait déjà annoncé la mort de quatre otages dans les bombardements.
Éviter une catastrophe humanitaire
Les appels se multiplient à travers le monde pour éviter une catastrophe humanitaire, après l’ordre lancé par Israël d’évacuer en 24 heures la partie nord de la bande de Gaza, qui concerne environ 1,1 million d’habitants, sur un total de 2,4 millions.
«Même les guerres ont des règles», a rappelé le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, réclamant un accès humanitaire «immédiat» à la bande de Gaza. Il a décrit un «système de santé au bord de l’effondrement », des « morgues qui débordent » et « une crise de l’eau».
Le président américain Joe Biden a assuré que «la crise humanitaire» à Gaza était «une priorité», tandis que plusieurs ONG ont également demandé l’ouverture de couloirs humanitaires, pour l’instant sans réponse israélienne.
Le président russe Vladimir Poutine a, lui, appelé à «arrêter l’effusion de sang», prévenant qu’un éventuel assaut terrestre à Gaza entraînerait «des pertes parmi les civils absolument inacceptables».
Le chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell, a déclaré ce samedi qu’un ordre israélien demandant d’évacuer plus d’un million de personnes du nord de Gaza en une seule journée était «totalement impossible à mettre en œuvre». «Imaginer que l’on puisse déplacer un million de personnes en 24 heures dans une situation comme celle de Gaza ne peut que résulter en une crise humanitaire», a-t-il ajouté.
Fuir, par tous les moyens
Par milliers, portant leurs baluchons, les Palestiniens fuient par tous les moyens la partie nord de la bande de Gaza. À pied, ou entassés sur des remorques, sur des charrettes, à moto, en voiture, à travers les rues jonchées de gravats, bordées d’immeubles en ruines, détruits par 7 jours de bombardements.
Ici, un enfant garde serré dans sa main son oreiller. Là, une femme a rassemblé tout ce qu’elle a pu sauver dans un sac qu’elle porte à l’épaule. Des tracts en arabe, largués par des drones israéliens, appellent les habitants à quitter « immédiatement leur maison».
La bande de Gaza, un territoire de 362 kilomètres carrés, est soumise à un blocus israélien terrestre, aérien et maritime depuis 2007. L’Égypte contrôle sa seule ouverture sur le monde, le point de passage de Rafah, actuellement fermé. Soumise à un siège total depuis le 9 octobre, l’enclave est désormais privée d’approvisionnements en eau, en électricité et en nourriture, coupés par Israël.
Selon l’agence de presse officielle émiratie WAM, les Emirats arabes unis ont envoyé vendredi un avion transportant de l’aide médicale d’urgence à El-Arich en Egypte, qui doit être acheminée vers Gaza via le poste-frontière de Rafah.
«La mort partout»
A Gaza, le fracas des explosions est incessant. «Jusqu’à quand va-t-on vivre sous les bombes avec la mort partout?», lance Oum Hossam, 29 ans, les joues couvertes de larmes, qui cherche un refuge avec ses quatre enfants après la destruction de sa maison. D’autres habitants refusent de partir, faute de moyens, ou pour ne pas céder: «Ils veulent nous terroriser et nous forcer à l’exil, mais on résistera», affirme l’un d’eux, Abou Azzam.
Le roi Abdallah II de Jordanie a mis en garde contre «toute tentative de déplacer les Palestiniens», soulignant que le conflit «ne devait pas se propager aux pays voisins». Plus de 423.000 Palestiniens ont déjà quitté leur foyer, selon l’ONU, qui a lancé un appel d’urgence aux dons.