Au cours de la nuit de dimanche à lundi, des témoins ont fait état de frappes israéliennes meurtrières sur Khan Younès, voire aussi de combats acharnés entre les soldats et des combattants du Hamas. Hors de Gaza, dans le nord d’Israël, près de la frontière avec le Liban, les sirènes anti-roquettes ont retenti dans la nuit, selon l’armée israélienne.
Plusieurs localités du sud du Liban avaient été la cible dimanche de frappes israéliennes ayant tué un combattant du Hezbollah libanais, a indiqué à l’AFP une source proche de ce mouvement qui soutient le Hamas dans sa guerre contre Israël.
The Palestine Red Crescent Society says Israeli tanks are nearing El Amal City Hospital in Khan Younis and it lost all contact with its team in the area.
— Al Jazeera English (@AJEnglish) January 22, 2024
🔴 LIVE updates: https://t.co/wI8OKaI8TR pic.twitter.com/ivj610G9ji
L’attaque du Hamas le 7 octobre en sol israélien a fait environ 1.140 personnes, en majorité des civils, selon un décompte de l’AFP à partir de données officielles israéliennes. Quelque 250 personnes ont également été enlevées et emmenées à Gaza, dont une centaine libérées fin novembre dans le cadre d’un échange contre des prisonniers palestiniens, exclusivement des femmes et des adolescents. Selon Israël, 132 otages sont toujours détenus dans le territoire, dont 28 seraient morts.
Des «erreurs» du Hamas
Livrant pour la première fois sa «version des faits» sur le 7 octobre, le Hamas a reconnu que «peut-être que des erreurs ont eu lieu» dans le «chaos» provoqué par «l’effondrement soudain de l’appareil sécuritaire et militaire» à la frontière entre Israël et Gaza. Il a cependant nié avoir visé des civils, si ce n’est «par accident, et au cours de confrontations avec les forces d’occupation».
En représailles, Israël pilonne sans relâche le petit territoire palestinien, qu’il maintient sous blocus depuis 17 ans et sous un siège total depuis le début de la guerre. Les bombardements et les opération terrestres de l’armée israélienne ont tué 25.105 personnes, essentiellement des civils, en grande majorité des femmes, des enfants et des adolescents, selon le ministère de la Santé du Hamas.
En Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967, où le Hamas n’est pas représenté, plus de 380 Palestiniens ont été tués par les soldats ou les colons israéliens, et des centaines de personnes ont été «arrêtées» par les forces israéliennes.
Manifestations contre Netanyahu
Selon le Wall Street Journal, les États-Unis, le Qatar et l’Egypte, pays ayant joué le rôle de médiateur lors de la trêve en novembre, tentent de convaincre Israël et le Hamas d’approuver un plan qui permettrait entre autres de libérer tous les otages en échange d’un retrait israélien de Gaza.
Ce lundi, les ministres européens des Affaires étrangères reçoivent à Bruxelles, séparément, les chefs des diplomaties israélienne Israël Katz et palestinienne Riyad al-Maliki pour discuter d’une solution politique au conflit. «Nous pensons qu’une solution à deux États doit être imposée de l’extérieur pour ramener la paix», a déclaré chef de la diplomatie européenne Josep Borrell, ajoutant qu’Israël ne peut construire la paix «seulement avec des moyens militaires».
Dans la nuit, des proches des otages et des prisonniers israéliens et des sympathisants se sont d’ailleurs rassemblés près de la résidence officielle de Benjamin Netanyahu, à Jérusalem, pour demander un accord en vue de leur libération.
«Nous entendons parler d’une (proposition, ndlr) des États-Unis, du Qatar et de l’Égypte. Nous demandons à notre gouvernement d’écouter, de s’asseoir à la table des négociations et de décider d’accepter cet accord ou tout autre accord qui conviendrait à Israël», a dit sur place Gilad Korenbloom, dont le fils est otage à Gaza.
Situation humanitaire et sanitaire critique
Au 108ème jour de la guerre, la situation humanitaire et sanitaire demeure critique dans la bande de Gaza où au moins 1,7 million de personnes (plus de 80% de la population) ont fui leur maison, poussés vers le sud, dans un espace de plus en plus exigu par les bombardements israéliens.
Abrités dans des camps de fortune, sous des tentes faites de bois et de plastique, la population palestinienne manque de tout. Depuis plus de trois mois, l’enclave palestinienne subit un siège total de l’armée israélienne, sans approvisionnement en eau, en nourriture, en médicaments, en électricité et en carburant. Les aides humanitaires passent au compte-gouttes, alors que les agences onusiennes et différentes ONG sur place décrivent s’alarment de risques de famine et de la propagation de maladies.
Here are some of the updates from the UN's latest daily humanitarian report on Gaza ⤵️
— Al Jazeera English (@AJEnglish) January 22, 2024
🔴 LIVE updates: https://t.co/wI8OKaI8TR pic.twitter.com/MpH260Q2JI
Abdelrahmane Iyad, blessé à Gaza et désormais soigné à bord du porte-hélicoptères français Dixmude, à quai en Égypte, n’a pas eu le temps de quitter sa maison lorsque celle-ci a été la cible d’un missile israélien qui a tué l’ensemble de sa famille. «Quand ils ont bombardé la maison, j’ai été projeté dans les airs et j’ai heurté le mur de la maison de nos voisins», souffle-t-il. «J’étais avec mes parents, mon frère, ma sœur, ma seconde sœur et son mari ainsi que leur fille. Ils sont tous morts. Je suis le seul survivant.»